Foot/ CAN-2025 (Qualifications/ Gr.E - 6e et dernière journée) : l'Algérie domine le Libéria (5-1)    Ghaza: la communauté internationale porte la responsabilité de la poursuite des atrocités sionistes (MAE palestinien)    Ouargla/plan ORSEC : exercice simulant des interventions en cas d'inondations    Touggourt/Campagne labours-semailles : plus de 1.300 hectares à emblaver    Sommet de la jeunesse africaine en Ethiopie: Hidaoui passe en revue l'expérience de l'Algérie en matière de prise en charge de la jeunesse    Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue américain    Les autorités palestiniennes condamnent les attaques sionistes contre les installations médicales et sanitaires    2e Salon international des dattes : plus de 180 exposants attendus du 21 au 23 novembre au Palais des expositions    Judo: le Collège Technique national les 22-23 novembre à Oran    APN: séance plénière lundi consacrée à la présentation et au débat du texte relatif à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets    Agriculture saharienne: 40 participants au concours d'innovation de l'ENSA    Match Algérie/Liberia : Tizi-Ouzou se pare des couleurs nationales pour un rendez-vous historique    Merad préside la cérémonie l'installation du nouveau wali d'Aïn Témouchent    Les membres du Conseil de la Nation adoptent le texte de loi de Finances 2025    Rencontre à la Chambre des Lords sur le partenariat bilatéral    Les investisseurs appelés à contribuer à l'élargissement des structures touristiques dans la wilaya d'El Oued    La mise en place prochaine d'une société néocoloniale en France    Borrell entend proposer aux ministres des Affaires étrangères de l'UE de suspendre le dialogue avec l'entité sioniste    Les Verts reprennent le travail au CTN    Ligue 1 Mobilis (9e journée) : l'USMA rejoint le MCA en tête du classement, succès salutaires pour le NCM et l'ASO    Merad préside la cérémonie d'installation du nouveau wali de Mascara    Le rôle de l'association des Ouléma dans la préservation de l'identité nationale durant la période coloniale mis en avant à Djanet    70e anniversaire du déclenchement de la Révolution : un parcours révolutionnaire jalonné d'étapes phares    SILA 2024: conférence à Alger sur l'écriture et la transmission de l'histoire    Inter-régions : Le RC Relizane règle ses dettes envers la LNFA    Saisie de plus de 2 quintaux de viande blanche avariée à Bendaoud    Plusieurs quartiers et cités privés d'eau depuis hier dans la commune d'El Matmar    Deux septuagénaires escroqués à Bir El Ater : un suspect arrêté et condamné    Le SC Nedroma vise le maintien    Le président de la République supervise la cérémonie de la 52e édition de la finale    L'Algérie appelle à une refonte du système international actuel de lutte contre le terrorisme    Les valeurs humaines et spirituelles de l'Emir Abdelkader mises en avant    Des professionnels de l'édition se penchent sur l'industrie du livre et l'économie culturelle    Un scénario macabre No pasarán !    Ami de la Révolution algérienne Villar Raphaël Luc n'est plus    Sortie de la 4e promotion d'agents de police    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'essor funeste d'un pan de la Mitidja
Birtouta
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 01 - 2010

Que reste-t-il de la ville de Birtouta, une cité qui porte les cicatrices d'une époque retenue par l'histoire ? Que reste-t-il de son domaine, de ses fermes, de ses caves et tant d'autres cultures plantées ici et là ? Des questions qui demeurent sans réponses, hélas ! Les terres rongées par le ciment, les plantations disparaissent au fil des ans, les caves sont devenues un logis pour différentes familles qui ont fui la horde intégriste durant les années de braise. Nul ne peut parler de Birtouta sans avoir le goût de ses fruits et de son lait.
Birtouta est cette ville de la Mitidja qui tente difficilement de se relever, c'est cette ville coloniale qui anéantit tout ce qui reste de beau, même le jardin public a qui les élus locaux ont «collé» un transformateur électrique malgré lui. Pourtant, il existe bel et bien d'autres endroits plus adéquats pour le placer et nourrir encore ce jardin cher à un ministre de la République.
Un commis de l'Etat qui ne rate aucune occasion afin de prendre son café sur l'esplanade mitoyenne au jardin, sur une terrasse d'un café qui reste la boussole de tout visiteur de la ville. Birtouta : un nom qui en dit beaucoup, c'est la ville qui inaugure la Mitidja, ses terres agricoles, son espace immense offre une vue imprenable vers l'horizon, un horizon hypothéqué par des élus qui ne pensent qu'en béton.
Birtouta est située à quelque 30 km du cœur de la capitale, cette circonscription administrative qui comprend les localités de Baba Ali, Ouled Chebel et Tessala El Merdja. Birtouta est entourée de villages familiaux, oui c'est ainsi que Nadir nous l'a expliqué avant de nous conduire chez son grand-père qui nous a abreuvés de sa source d'histoire, passionnément.
Quand le ciment parle !
El Hadj Tahar est né et a toujours vécu à Birtouta. Il est issu de l'une des familles de Ouled Mendil. El Hadj est agriculteur. Il se remémore ses années d'or avec amertume : «Vous voyez la nouvelle ville ? Dans le temps, c'était un champ de blé immense où personne ne pouvait pénétrer par peur de se perdre.
Le blé de Birtouta est l'un des meilleurs en Algérie, les pâturages étaient abondants et nos vaches étaient généreuses. Mais le béton à tout pris.» Difficile de rester indifférent à une telle situation, une terre où même le sel donnerait des fleurs est devenue par la force, non des choses mais de l'homme, un bloc de béton.
El Hadj Tahar appartient à la famille du sage et fondateur de la zaouïa qui porte son nom, Sid Ahmed Ben Chaâoua. Un lieu de culte, de savoir mais surtout de règlement de conflits.
El Hadj nous a emmenés loin dans l'histoire : «Sid Ahmed Ben Chaâoua était un savant qui a toujours prôné la paix et le travail, il a toujours incité les gens à cultiver leurs terres. Mais depuis l'arrivée de ce P/APC qui est à son troisième mandat, les affaires du bâtiment ont pris le dessus», s'est-il désolé.
Modernité, oui, mais à quel prix ?
Se promener dans les petites ruelles de la ville de Birtouta procure vraiment un réel plaisir, les murs sentent encore le parfum de la terre, l'odeur de l'histoire et de l'authenticité. L'Hôtel de ville est resté dans la même vocation, il abrite le siège de l'APC, l'église est devenue le siège de la section scouts, l'écurie Borjeau et sa cave sont malheureusement désorientées et servent de logis.
Non loin de là, on aperçoit une multitude de bâtiments colorés. C'est le site de logements AADL et LSP de la ville. «Le blé est déraciné et le mortier a pris le dessus», a tonné Nabil. Le jeune designer n'a pas mâché ses mots : «Depuis l'arrivée de l'actuel P/APC, Birtouta est devenue le lieu idéal pour les entrepreneurs afin de fructifier leurs gains.»
L'orateur nous a expliqué comment, durant les années de braises, notre pays a vécu, les lots de terrains se distribuaient : «Les lots de terrains qui avoisinent les Ouled Mendil ont donné assez d'oranges et de mandarines, mais durant cette période et jusqu'à maintenant d'ailleurs, ils sont vendus et construits. La preuve, ce lieu est devenu un quartier résidentiel et personne n'ose parler.»
La cité AADL construite par les Chinois est d'une beauté distinguée mais le prix de ce chef-d'œuvre est très onéreux : «Se sont des centaines de familles qu'on a mis au chômage et des tonnes de blé que notre pays importe, voilà le résultat.» La piscine semi-olympique, qui est à sa dernière pelle de sable, ouvrira ses portes en juin, selon certains habitants.
Le stade communal est devenu exigu vu la croissance démographique importante à Birtouta dont la majorité sont jeunes.
Pour les besoins de la formation, un centre pour la formation professionnelle est érigé au sein de la nouvelle cité où même un ex-Souk el fellah a été démoli et cédé à un privé dans le but d'en faire un centre commercial.
Les élus en… réunion
Nous avons tenté de voir le président de l'Assemblée populaire communale. En vain. Le mot d'ordre a été donné aux agents.
«Il est en réunion et moi-même je ne peux pas le voir en ce moment !», a avancé le jeune agent. Mais vu notre insistance, un second agent arrive et demande nos cartes qu'il a montrées au président «invisible». Les adjoints sont absents et aucun responsable de la localité n'a voulu nous recevoir.
Intrigué, nous avons interrogés certains citoyens à ce sujet. A l'unanimité ils ont répondu : «Il ne reçoit que ses connaissances, ce P/APC a autre chose à faire que de nous recevoir.» Sur la situation de leur ville, les citoyens de Birtouta sont perplexes : «Notre ville est entre les griffes de certains mercenaires qui fructifient leurs affaires sur le dos d'un développement local réel.»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.