Sept personnes, poursuivies dans le cadre de l'affaire des deux tonnes de résine de cannabis (kif traité) saisies le 18 mars 2008 à Béchar, ont été condamnées par le tribunal criminel d'Oran à des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité. Le procès des mis en cause, mercredi dernier, a donné lieu à la condamnation de six d'entre eux à 20 ans de réclusion, tandis qu'un autre a écopé de la peine la plus lourde, la perpétuité. Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, l'affaire remonte au 18 mars 2008 lorsque le Groupement des gardes-frontières (GGF) de Hassi Khebi réussit à mettre en échec le convoi des trafiquants qui parviennent à prendre la fuite vers le Maroc, abandonnant les véhicules et leur contenu. Cette opération a donné lieu notamment à la saisie d'une quantité de deux tonnes de résine de cannabis (kif traité), de 4520 cartouches de cigarettes de marque étrangère et de trois véhicules neufs tout-terrains. Quelques jours plus tard, une opération menée par les services de sécurité dans la même région s'est soldée par l'arrestation de l'un des accusés (celui condamné à la perpétuité) et la saisie d'armes d'assaut (kalachnikov), de munitions, de carburant, de téléphones portables et d'un système de positionnement par satellite (GPS). Les investigations établiront un lien direct entre les deux opérations en mettant au jour l'existence d'une association de malfaiteurs agissant pour le compte d'un individu, en l'occurrence le propriétaire des véhicules saisis qui s'était fait livrer en tout 86 de même type, entre 2006 et 2008. Deux convoyeurs impliqués dans ce réseau ont été, pour leur part, arrêtés au niveau d'un barrage fixe dressé à Béchar, avouant lors de leur audition avoir déjà acheminé plusieurs tonnes de marchandises pour le compte de la même personne, le propriétaire des véhicules. L'instruction de cette affaire, qui a été diligentée par des magistrats près le Pôle pénal régional d'Oran spécialisé dans la lutte contre le crime organisé, a confirmé les résultats des investigations préliminaires faisant état du trafic transfrontalier de drogue auquel se livrait le réseau en question. Ces accusés ont nié les faits devant le tribunal, prétendant ignorer que les véhicules qu'ils conduisaient contenaient de la drogue. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public avait réclamé les mêmes peines qui ont été prononcées par le tribunal. Le propriétaire des véhicules, en état de fuite, a été, quant à lui, condamné par contumace à la réclusion à perpétuité.