Le processus du Nepad portant sur le développement social et économique de l'Afrique vient de se doter d'une nouvelle instance d'exécution. Il s'agit de l'Agence de coopération et de planification dont le projet de création est inscrit à l'ordre du jour du 14e sommet de l'Union africaine (UA) dont les travaux connaîtront aujourd'hui leur coup de starter dans la capitale éthiopienne Addis Abeba. Dans ce même lieu s'est tenu hier le 22e sommet du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du Nepad. Le président Abdelaziz Bouteflika, un des artisans du Nepad, a d'emblée salué l'avènement de cette nouvelle structure qui a pour principale mission de prendre en charge la réalisation de plus de 80 projets économiques et sociaux. Il est question de projets de portée régionale et continentale dont la consécration sur le terrain est à même d'offrir aux pays africains ayant adhéré au processus du Nepad un nouvel essor en matière de développement économique et humain. Le chef de l'Etat algérien qui a donc pris part aux travaux du 22e sommet consacré au Nepad notera d'emblée dans son allocution qu'il a prononcé hier que «la mise en place de l'Agence de coopération et de planification constitue une étape significative dans la mise en œuvre du Nepad et marque ainsi le passage effectif de la phase de sensibilisation à celle de la réalisation de projets régionaux et continentaux». La nouvelle agence se décrit donc comme une instance d'exécution des 80 projets cités plus haut, une tâche qui ne manque point de réalisme, d'autant plus que la moitié de ces projets s'assurent d'ores et déjà de la mobilisation des ressources financières nécessaires à leur réalisation. A propos du financement, le président Bouteflika a qualifié de «fondamentale» cette option d'attribuer des ressources permettant le bon fonctionnement de la nouvelle agence de coopération et de planification qui vient tout juste de voir le jour. En ce sens, le chef de l'Etat algérien rappelle que ces ressources en question doivent être incluses dans le budget ordinaire de l'UA. Dans cette même optique, le président Bouteflika recommande que dans le cas où ces ressources ainsi mobilisées ne suffisent pas à consacrer les ambitions du Nepad s'articulant, selon le chef de l'Etat algérien, autour du triptyque leadership, appropriation et partenariat, «il nous incombe alors d'œuvrer à la mobilisation de ressources financières adéquates, prévisibles et soutenues», appuie le président algérien. Partenaires africains : honorez pleinement vos engagements ! Le défenseur acharné de l'aboutissement du processus du Nepad qu'est le président Bouteflika ne manquera pas, dans son allocation d'hier, de lancer un appel à l'adresse des partenaires africains qui sont les autres chefs d'Etat adhérant au processus du Nepad. Bouteflika invitera ces derniers à «honorer pleinement leur engagement pour accompagner la mise en œuvre du Nepad en tant que programme de développement économique et social de l'UA», a-t-il dit. En outre et pour ce qui est de l'intégration du Nepad dans les structures de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat a formulé l'espoir que cette intégration «conférera davantage d'efficacité tant à l'UA qu'à l'Agence de coopération et de planification dans la prise en charge coordonnée des activités et programmes visant à promouvoir le développement de notre continent». Toujours est-il qu'au regard du président algérien, «les conditions nécessaires sont désormais réunies pour nous permettre de recommander à la conférence de l'UA de consacrer le parachèvement de cette entreprise» dira-t-il en faisant allusion au processus d'intégration évoqué plus haut. Il est d'ailleurs attendu de la nouvelle agence de coopération et de planification de mieux faciliter ce processus. Laquelle agence dont la définition du mandat doit permettre, insiste le président Bouteflika, de «délimiter son champ d'action d'intervention et d'éviter tout chevauchement de compétences avec les autres instances de l'UA», a-t-il dit.