Saisissant l'occasion de la célébration du premier anniversaire de la création de sa formation politique, baptisée le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Mohamed Saïd est revenu sur le parcours du combattant qu'il a mené pour avoir son agrément auprès du ministère de l'Intérieur. Mohamed Saïd a affirmé, lors d'une conférence de presse animée hier au siège de son parti à Alger qu'«il refuse de cautionner cette politique de fait accompli pour ne pas se rendre complice de l'immobilisme politique, de la décadence morale, de l'incompétence dans la gestion administrative et du développement de la corruption encouragés par l'impunité», a-t-il précisé. Tout en considérant son parti comme étant «une victime de cette conjoncture de non-droit et de mépris de l'opinion publique», Mohamed Saïd s'est interrogé sur les raisons de ce gel d'attribution d'agrément aux nouvelles formations politiques, estimant que cela constitue une menace sur l'ouverture politique, la pratique démocratique et les libertés dans notre pays. «Après le ministère de l'Intérieur, j'ai saisi, par écrit, le Premier ministre, les présidents des deux chambres parlementaires, les présidents des groupes parlementaires pour qu'ils interpellent le gouvernement sur les raisons de gel d'octroi d'agrément, et la commission des droits de l'homme et des libertés dans ces deux chambres». Les formations politiques ont été également saisies par le secrétaire général du PLJ. «J'ai adressé des courriers aux partis de l'Alliance présidentielle, aux formations représentées uniquement au Parlement, aux partis hors du pouvoir et aux organisations nationales des droits de l'homme», a-t-il précisé. «Je n'ai eu aucune réponse de la part d'aucun de ceux que j'ai interpellés sauf de la part du MSP qui m'a rappelé qu'il a demandé la levée de l'état d'urgence depuis 2002. Il s'est ensuite interrogé sur ma candidature à la présidentielle si réellement la scène politique a été fermée», a-t-il expliqué. Après une année de combat continu, Mohamed Saïd estime qu'il est temps de situer les responsabilités des uns et des autres dans la reconnaissance d'un droit reconnu et garanti par la Constitution. Mohamed Saïd responsabilise ainsi le Parlement qui «continue de jouer le spectateur et s'éloigne de sa mission de contrôler l'exécutif et de s'approcher des préoccupations du peuple». Le deuxième responsable est, selon lui, «le Premier ministre qui n'a pas veillé à l'exécution de toutes les lois conformément à l'article 25 de la Constitution». «On va s'adresser au chef de l'Etat» Mohamed Saïd ne compte pas s'arrêter à ce niveau-là. «On va donner un peu de temps aux institutions étatiques en espérant qu'elles vont réagir. On va entreprendre, entre temps, de nouvelles actions de sensibilisation en allant nous entretenir directement avec les responsables concernés pour montrer que le problème est réellement posé au niveau des institutions. Dans le cas où ce mutisme continue, nous allons nous adresser au premier magistrat du pays, en sa qualité de garant de la Constitution, en lui soumettant un dossier complet et bien ficelé sur la situation», a-t-il encore précisé. Mohamed Saïd dira que le président de la République ne s'est pas prononcé sur la question durant son troisième mandat, ce qui a donné de l'espoir à cette formation. «Il ne faut pas accepter que la scène politique reste fermée. Il est question de construire un Etat de droit et de militer pour appliquer la constitution. Le silence des partis politiques sur cette question signifie qu'ils admettent cette situation de non-droit», a-t-il encore ajouté. Interpellé sur les grèves constatées dans les différents secteurs, Mohamed Saïd dira que «cela est la conséquence de l'absence de dialogue». Il a insisté sur la nécessité de reconnaître les syndicats autonomes qui sont représentatifs. A propos des scandales qui ont éclaté ces derniers mois, le SG du PLJ dira : «C'est bien que des dossiers pareils sortent. Il faut approfondir les enquêtes et ne ménager aucun responsable car il est inadmissible que les premiers responsables des départements concernés ne soient pas au courant de ce qui se passe dans leurs secteurs», a-t-il encore indiqué.