Le président malien Amadou Toumani Touré s'est déclaré optimiste au sujet des six otages européens -- trois Espagnols, deux Italiens et un Français retenus dans le nord de son pays par la branche maghrébine d'Al-Qaïda -- en excluant toute opération militaire malienne pour les libérer. "Je ne suis absolument pas désespéré", déclare le président malien selon des propos publiés jeudi en espagnol par le journal El Pais. "Les choses se déroulent bien. Les familles ne doivent pas perdre espoir". "Nous travaillons avec discrétion et efficacité" assure-t-il dans cette interview, soulignant qu'une opération militaire malienne était exclue pour libérer les otages, par volonté expresse des pays européens concernés. "Tous les pays, y compris l'Espagne, nous ont dit qu'il ne fallait absolument pas opter pour une solution militaire" indique le président malien, expliquant qu'il y avait au final deux solutions: "payer une rançon" ou bien organiser "un échange" avec des combattants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), détenus en prison. M. Touré indique que pour résoudre ces prises d'otages, "interviennent beaucoup de gens. Nous n'avons pas de contacts directs avec les preneurs d'otage. Nous passons par beaucoup d'intermédiaires. Il est possible que l'argent transite à travers d'autres pays et personnes". La branche d'Al-Qaïda au Maghreb, l'Aqmi, retient un Français Pierre Camatte, capturé au Mali le 26 novembre 2009 ainsi que trois volontaires espagnols d'une association humanitaire, pris en otage le 29 novembre en Mauritanie et un couple d'Italien enlevé, également en Mauritanie, le 17 décembre. Ceux-ci se trouvent retenus dans la zone désertique du nord du Mali. "Aucun pays, pas même une superpuissance ne pourrait (...) contrôler" cette vaste "frange sahélienne", dotée d'un climat et un relief "incroyables", souligne le président Touré. Aqmi avait menacé de tuer l'otage français si quatre de ses prisonniers n'étaient pas libérés mais a repoussé, à la fin janvier, son ultimatum à une date indéterminée.