Le FLN botte en touche en répondant qu'il «respecte le principe de séparation des pouvoirs». Le FNA sort la lapalissade la plus drôle de l'année : «La protection de l'argent public de la corruption est l'affaire de l'Etat et des juges.» Le RND n'a pas jugé utile de s'éloigner du lieu commun le plus évident et considère que «la corruption est une autre forme de terrorisme qu'il convient de combattre de manière collective et permanente». Le MSP, lui, répond tout simplement à la question qu'on ne lui pose pas en liant la question à des considérations de «loi sur l'élaboration des budgets». La grande tournée dans les états majors des partis tentée par un confrère dans son édition d'hier pour avoir une réaction sur les scandales de corruption qui ont secoué ces derniers temps l'opinion publique nous aura édifiés sur au moins une autre chose : sur la question, on en apprend plus par la voie officielle à qui il arrive quand même de lâcher des bribes que par la bouche de ceux qui sont censés lui porter la contradiction, oser un autre son de cloche, et pourquoi pas, une appréciation libre ou une proposition autonome. Evidemment, si la curiosité est un fait de société dont on ne débarrassera pas de sitôt les hommes, ce n'est pas vraiment d'«informations» que l'opinion publique a le plus besoin, si celles-ci n'impliquent pas l'action. Comme l'action passe la transparence, c'est-à-dire… l'information, il est difficile de convaincre des Algériens qui se «paient» des affaires de malversations, de détournements et de pots de vin à satiété sans savoir de quoi il retourne vraiment, qu'une guerre impitoyable, permanente et à large échelle est en train d'être menée contre la corruption. D'autant plus difficile que quand il est question de communiquer, on en dit toujours trop ou pas assez. Bien sûr, qu'il y a toujours des arguments confortables à portée de main comme le secret de l'instruction, la présomption d'innocence ou plus rarement le secret d'Etat. Le problème est qu'il arrive que ces considérations soient ignorées quand elles sont de mise et son a contrario souvent mis en avant quand il s'agit de bien d'autre chose. En y ajoutant le fait que de corruption les voix les plus «courageuses» ne s'expriment que dans la généralité du discours politique, tout en observant un silence assourdissant face à des cas précis, nous voilà installés - pour combien de temps encore ? - dans la fatalité. Pour boucler la boucle, ce sont les canaux les moins attendus qui nous y confortent. En ne disant pas grand-chose ou pire : en suggérant l'impuissance face à l'ampleur du «phénomène». Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir