Les tentations de dérapage verbal sont grandes chez les candidats aux prochaines élections régionales françaises. Il y a eu d'abord la glissade du socialiste Gerorges Frêche, président sortant de la région Languedoc-Roussillon, qui a plutôt trouvé la «tronche» de Laurent Fabius pas très catholique. Tout à fait normal, il est juif et il l'assume. Taxé d'antisémite par ses propres «camarades» de la rue Solférino, Frêche demeure imperturbable. Tous les sondages le donnent largement en tête lors des deux tours du prochain scrutin. Il promet même de s'occuper de Martine Aubry, la première secrétaire du PS qui a cru faire tomber le «patriarche» en présentant une liste de doublures. Au meilleur des cas, elles feront de la figuration face à un Frêche qui ne semble pas être polémiste né. La faute à ce vent de folie électorale qui s'empare des moindres recoins de la vie politique française ? Il a atteint la Guadeloupe alors que le président Sarkozy entamait une visite en Martinique, sur le chemin de retour de Haïti. Georges Frêche peut aller se reposer, la polémique a déjà changé de camp. Elle est passée à l'UMP grâce à Marie-Luce Penchard, la secrétaire d'Etat à l'outre-mer. S'est-elle payée elle aussi une tête qui n'était pas trop orthodoxe à son goût ? Originaire de Guadeloupe, la numéro deux sur la liste du parti présidentiel ne se permettrait pas de tels écarts racistes. Ce qui la chiffonne c'est que l'enveloppe de 500 millions d'euros, destinée à l'ensemble des territoires d'outre-mer, quitte son île natale pour la Guyane, la Réunion ou… la Martinique. On ne peut que mesurer les coulées de sueurs froides que Nicolas Sarkozy a dû éponger à sa descente d'avion. Avec Georges Frêche sur les bras, le parti socialiste a sauté sur l'occasion pour réclamer la démission immédiate de la ministre, folle amoureuse de son île. Indigne qu'une pareille demande soit faite, a-t-on répliqué violemment dans le camp des sarkozystes. Il n'est pas question d'un quelconque départ de Marie-Luce Penchard. Ni chez elle dans l'Hexagone ni en Guadeloupe. Il s'agit tout au plus de propos de candidate aux prochaines régionales et non pas ceux de la secrétaire d'Etat à l'outre-mer. Les socialistes sont priés de ne pas mélanger les palmiers et les cocotiers déjà que leur petit jeu a assez duré comme ça. A en croire Frédéric Lefevbre, porte-parole de l'UMP - ne pas confondre avec UPM (Union pour la Méditerranée) qui n'est pas prête à voir le jour - toutes les attaques sont pilotées par Martine Aubry qui, depuis plusieurs semaines, tire à boulets rouges sur les personnes en pratiquant l'insulte. Sa manière à elle de tenter de rassembler les éléphants du parti socialiste à défaut d'un projet politico-social à la hauteur des espoirs de tous les Français… en état de crise ? Toute la question n'effacerait pas de sitôt la polémique suscitée par les propos de Mme Penchard. Gare à ce que les syndicalistes insulaires viennent à y mettre leur grain de sel.