Nul doute que la première édition du Festival international des arts de l'Ahaggar Tin Hinan - Abalessa aura marqué l'esprit de la ville de Tamanrasset, ses habitants et tous ceux qui ont été invités à partager le cœur vibrant de la musique et de la culture africaines. A Abalessa, c'est une aube nouvelle qui s'est levée sur l'histoire millénaire de la reine des Touareg. Tin Hinan, son épopée, sa légende et son impact aujourd'hui encore sur ce patrimoine devenu universel et cette priorité absolue à protéger, à conserver... Mais surtout à perpétuer pour nous et pour les générations futures. Telle est l'aventure engagée par l'Office du Parc national de l'Ahaggar (OPNA) en collaboration avec le ministère de la Culture. Le défi a été relevé et le challenge réussi pour cette première initiative. Une soirée pas comme les autres Retour sur la dernière soirée du Festival international de l'Ahaggar. Une soirée pas comme les autres. Sous le ciel d'Abalessa, avant-hier, les festivaliers par centaines se sont amassés pour un ultime hommage, un rendez-vous intime passionné et passionnant. Au coucher du soleil, ils étaient tous là, à attendre que les premières notes les enveloppent. Au pied de la scène, le public en haleine, espérait que ce moment perdure et dure encore. Pour Moussa, ce festival est une aubaine. Un souffle de fraîcheur dans cette ville où les températures peuvent atteindre des degrés insupportables. Des conditions climatiques mais aussi un manque cruel d'événements culturels. Moussa est très heureux d'assister en live à tous ces brassages culturels et à ces échanges arborant les airs les plus fougueux du dendoun (grand tambour). Des airs envoûtants, traversent le corps d'une multitude de sensations frissonnantes, affolantes… que du bonheur ! Et il est vrai que ce bonheur a commencé dès le milieu de l'après-midi avec notamment la visite guidée du tombeau funéraire de Tin Hinan, un site situé à quelques kilomètres du campement reconstitué à Abalessa. Sur les traces de la mère originelle de la patrie des hommes bleus, les participants au festival ont découvert ou redécouvert les vestiges de Tin Hinan. cette escale dans l'histoire s'est poursuivie par une halte au musée Tin Hinan. Direction ensuite le campement. Et place à la musique.! Pour Tarik, c'est une autre histoire ! Le citadin en mission à Tamanrasset a dû prolonger son séjour pour ne rien rater des festivités. Impossible de résister à la ferveur de toute cette passion pour les arts ancestraux. Pour le culte d'une culture plusieurs fois millénaire. Total indigo, Tarik a succombé au charme de Chtima et de son talent immuable. La joueuse de l'imzad, malgré ses airs austères, sait rapprocher son public en rythme et à la mesure de son instrument conçu pour rallier les quatre vents. Un réel bonheur Pour cette dernière soirée, les rencontres sur scène ont émerveillé le public. Le tindé de Tamanrasset avec le groupe Isekta a tout fait pour tenir la dragée haute à celui d'Ihrir. Les sons des gangas et des jerricans s'en sont donné à cœur joie entraînant les sens de tout le monde. Et voilà que Zemmour, la formation de la RASD, se mêle à celle de Tadjkent venue directement de Tindouf. Les instruments des uns et des autres discutent, se touchent, et parlent au public. Homan Bé rentre alors sur scène avec son groupe d'El Maya de Beni Abbès, ils sont accompagnés par le djembé d'Omar Koïta, une fusion qui plaît tant aux présents et les rappels affluent. Le tindé et le jakmi d'Abalessa tirent le rideau de ce premier Festival international des Arts de l'Ahaggar. Les femmes encouragent de leur voix les hommes qui poussent des cris gutturaux pour exprimer l'amour et l'érotisme dans une magnifique danse. Le festival a tenu sa parole. La poésie et les percussions étaient présentes tout au long des festivités pour remplir les âmes de bonheur.