Les habitants du quartier Ouled Belhadj, dans la commune de Saoula, ont développé une patience particulière, celle de vivre sans le minimum de commodités. Leur calvaire qui remonte à plus de cinq ans reflète l'état d'une population désespérée à cause de la dégradation du cadre de vie. Les appels incessants des habitants de ce quartier n'ont pas encore trouvé une oreille attentive. Aucune décision ni programme n'ont été entrepris jusqu'à présent par les services de l'APC pour résoudre les problèmes que vivent ces citoyens. Les résidants se plaignent de la marginalisation que connaît le quartier dépourvu de toute condition de vie. «Ça fait plus de cinq ans que nous vivons dans cette situation», souligne Malik. Les routes sont dégradées, l'eau potable manque et le gaz naturel est inexistant dans les foyers. Affectées par les fortes chutes de pluies sur la capitale, les routes se sont transformées en d'énormes crevasses entravant la circulation des automobilistes et les déplacements à pied des citoyens qui réclament d'ailleurs une prise en charge immédiate de la voirie. «On ne trouve même pas où stationner», assure un autre habitant qui n'a pas caché son inquiétude quant aux glissades dont sont victimes les enfants à cause du mauvais état des chemins dépourvus des trottoirs. «Ce n'est pas normal !», s'emporte-t-il, l'air révolté. Selon lui, les quartiers voisins, comme Baba Ali et la cité des 41 Logements, ont déjà bénéficié d'une opération de réhabilitation qui se fait toujours attendre à Ouled Belhadj. La situation est encore plus compliquée s'agissant de l'alimentation de la population en eau potable. Cet élément vital ne coule dans les robinets que rarement. «On est desservi deux fois par semaine à raison de cinq heures par jour», précise Mokdad. Un désagrément qui oblige certains d'entre eux à acheter des citernes afin de pallier la pénurie. Cette résignation des habitants n'a d'égale que l'incurie des services concernés, indifférents au confort des citoyens. Il convient de souligner, dans ce cadre, que la politique du gouvernement vise une alimentation H24, mais certains quartiers de la capitale semblent non encore concernés par la réalisation de ce projet. Outre la défaillance dans la distribution de l'eau, Ouled Belhadj se débat dans des situations qu'on n'arrive toujours pas à dénouer. Des coupures d'électricité et des chutes de tension répétées font l'objet de réclamations de la part des abonnés qui accusent Sonelgaz de négligence. En matière d'éducation, les citoyens réclament le transport scolaire pour leurs enfants qui parcourent chaque jour plus d'un kilomètre avant de rejoindre le collège de Balouta. Le même problème se pose aussi aux lycéens souffrant le martyre pour rejoindre leur établissement, sis à Saoula. Le seul primaire existant est dépourvu de chauffage dans les salles de classes, ce qui expose les écoliers au froid. La liste des manques pourrait être allongée à souhait. Tout compte fait, les gens de la localité exigent des autorités locales plus d'attention pour lever toutes ces carences. «Nous demandons juste le minimum de commodités pour un cadre de vie décent», soutient à juste titre Mokdad.