Le gouvernement mauritanien a refusé hier de négocier avec les groupes terroristes ou de faire un échange de prisonniers contre des otages en leur possession. Les partis politiques algériens sollicités à ce sujet approuvent la décision des responsables du pays voisin. Le Front de libération national (FLN) a estime en effet que «c'est une décision sage et responsable» de la part de la Mauritanie. Joint hier par téléphone, le porte-parole du parti, Saïd Bouhedja, a affirmé que le refus de la Mauritanie de négocier avec «les terroristes est une décision responsable» et que cela «s'intègre pleinement dans la convention signée par les pays du Sahel comme l'Algérie». Pour le FLN, «le refus de la Mauritanie permettrait de lutter avec force contre le terrorisme qui sévit dans le monde». Quant à la situation sécuritaire au Sahel, M. Bouhedja a ajouté que «les pays concernés veillent à remettre de l'ordre mais ils sont affrontés à d'autres nations qui n'encouragent pas la stabilité et la paix dans la région». Le même point de vue est partagé par le Front national algérien (FNA). Dans sa déclaration, Moussa Touati, président du parti, a tout d'abord souligné que «la Mauritanie est avancée dans la démocratie par rapport aux pays maghrébins», et d'ajouter que «c'est un Etat souverain qui se réfère à ses engagements avec les autres pays de la région». «Je suis entièrement d'accord avec la décision prise par les autorités mauritaniennes. Il s'agit d'une démarche positive à soutenir», a-t-il soutenu. Nous avons tenté de faire réagir les autres partis, notamment le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le Rassemblement national démocratique (RND) et le Parti des travailleurs (PT), mais en vain. Les porte-parole de ces formations politiques n'ont pas décroché, malgré notre insistance. Signalons au passage que le Premier ministre mauritanien, Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, a affirmé hier clairement qu'«il n'y aura pas de négociations avec les groupes terroristes et pas d'échange de qui que ce soit contre qui que ce soit avec les preneurs d'otages». Une décision qui rejoint la position algérienne dans ce type de situation. Le mouvement Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait réclamé la libération de quatre prisonniers en Mauritanie en échange d'un couple d'Italiens enlevé sur son territoire. La branche d'Al Qaïda a exigé ensuite la libération de «combattants islamistes, notamment détenus en Mauritanie, avant de remettre en liberté trois humanitaires espagnols détenus dans le nord du Mali». Le Premier ministre mauritanien a souligné le haut degré de préparation de son armée «présente désormais partout et bien préparée pour assurer la sécurité dans son pays et sur ses frontières».