Aussi émouvante que troublante de vérité, en mère de famille modèle ou en femme de ménage, que dans son rôle d'épouse désargentée, Samira signe et persiste avec de nouveaux rôles grinçants de réalisme. On est touché par tant d'affabilité et d'humilité, surtout lorsqu'elle égrène ses souvenirs d'enfant et d'adolescente avec poésie, et son itinéraire artistique avec autant de convictions mais aussi d'incertitudes. Débonnaire à souhait, elle engage agréablement le dialogue sincère et franc à son image. Rencontre passionnée, un après-midi aux couleurs de l'espoir. Beaucoup ont été surpris par ce nouveau et agréable visage dans plusieurs feuilletons et sitcoms, mais là où elle a magistralement bien joué, c'est dans la sitcom Djemai Family. Comédienne et chanteuse quelque peu méconnue, elle s'impose en bonne actrice humble et saine. L'aventure cinématographique ne s'est pas faite par enchantement, mais après une longue expérience et grande maturation. Ayant la jeunesse comme atout, des rêves pleins la tête, l'espoir en bandoulière et des étoiles dans les yeux, Samira rêvait d'une carrière de pianiste ou de chanteuse. Malgré une trajectoire quelque peu déviée, elle reste dans le domaine artistique comme actrice. Tout a débuté, lorsque le bac en poche, Samira constate avec surprise que son père l'exhorte à une formation en art dramatique, ce qu'elle fit à l'institut de Batna le plus proche de Annaba, sa ville natale. Son diplôme en poche, elle intègre le théâtre régional de Annaba où elle fit ses premiers pas sur les planches dans une pièce pour enfants. Cette expérience avec le théâtre pour enfants durera dix années durant lesquelles, elle a acquis une solide base dans le théâtre pour enfants avec Boubeker Mekhoukh et Abdelhak Benaldjia. Suite à cette aventure théâtrale, elle investit en 1998 le théâtre pour adultes en jouant dans El soussa. L'auteur de cette prestation n'est autre que Ahmed Rezak, son époux. Primée au festival de Carthage, cette pièce a obtenu le lion d'or de la ville d'Oran. Le cinéma lui a fait des clins d'œil, et Samira joue dans le film C'était la guerre de Ahmed Rachedi. Avec la station régionale de la télévision de Constantine, elle interprète un petit rôle dans Kalam wa ahlem du réalisateur Hocine Nassef. Elle a également joué un grand rôle dans le feuilleton Djeha de Amar Mohsen. Pour des raisons professionnelles, elle quitte Annaba pour Alger et entame la troisième partie de Djeha avec Maghreb film. Diverses séries suivront notamment Binatna, Douar Chaouia, Layali el bayda et la sitcom Djemai Family La comédienne est une chanteuse Ayant comme passion la chanson, elle a enregistré quatre albums, un melting-pot de malouf, d'oriental et d'andalou. Cet engouement remonte à son enfance. «Petite à l'école primaire, je chantais et racontais des contes, ce qui enchantait ma maîtresse et mes camarades», dit elle. Interprétant avec brio le répertoire de la variété algérienne si appréciée, que Naima Ababsa lui propose de chanter avec elle prochainement. «J'ai participé dans de grands festivals notamment en Tunisie avec d'autres chanteurs comme Georges Wassouf et Wadie Safi, etc. Mon problème dans cette aventure musicale est fonction du manque d'imprésario. «Donc pour l'instant comme cela me tient à cœur, je suis en stand-by», affirme-t-elle. On sent sa passion dévorante et inassouvie pour la musique «Par contre, pour mes prestations théâtrales ou télévisées, c'est mon mari qui me conseille et m'oriente», précise-t-elle. Du 4e art, elle s'achemina vers la télévision avec divers feuilletons et sitcoms. Consacrée avec Djemai Family, elle endossa divers rôles, qui renvoient l'image d'une comédienne à l'étoffe certaine et au parcours fécond. Dans les sitcoms et séries, elle dégage une fraîcheur et une spontanéité sans pareille, qui la rendent sympathique pour son public friand de comédie. Proche de son public, Samira est d'une grande humilité, ce qui la rend si attachante. Malgré ses prestations télévisées performantes, elle a une prédilection pour le théâtre. «Je le préfère, car il y a un contact direct avec le public. C'est plus difficile qu'au cinéma, mais c'est magique», avoue-t-elle. De caractère fonceur, elle travaille et lutte à sa manière. Toutefois, elle affiche la sérénité et la tranquillité. De tempérament optimiste, elle a beaucoup d'appréhension actuellement au regard de la situation de l'artiste. «Je pense au statut de l'artiste qui n'existe pas, et cela me désappointe car je pense à ma retraite ; beaucoup d'amis artistes de ma promotion ont changé de métier», dit-elle avec désenchantement. Dans le registre des projets, Samira est appelée à participer à l'émission «Saâ mine Dhahab». D'autres projets sont sur son agenda. Pour ses fans, une bonne nouvelle ! Ils verront Samira prochainement pour les vacances de printemps dans les salles de cinéma dans le long-métrage Djemai Family. C'est l'histoire de cette famille avec ses espoirs et ses problèmes. De Samira Sahraoui, on garde l'image d'une jeune femme attachante et en osmose avec son public qu'elle honore avec des prestations de qualité.