En cette période hivernale et sous une pluie battante, dix familles composées d'une soixantaine de personnes, dont des bébés, des vieillards et des personnes malades, voire alitées, passent depuis samedi dernier leurs nuits à la belle étoile. Ces dernières ont été expulsées de leurs maisons situées dans une vieille bâtisse, une propriété privée sise au 3, rue Seddik Hamdouche. «Nous occupions ces lieux qui menaçaient ruine depuis des années. Nous avons sollicité toutes les autorités locales pour un éventuel relogement depuis l'effondrement du balcon du 1er étage de l'immeuble survenu au mois de juillet dernier. Et au lieu d'une solution juste, on nous met à la rue, c'est de l'injustice», diront des habitants précisant que l'effondrement partiel enregistré l'été dernier avait causé des blessures à une femme qui étendait son linge. «L'accident lui avait valu une longue hospitalisation pour une double fracture à la colonne vertébrale», affirment ses voisins. Ces familles, qui se retrouvent du jour au lendemain sinistrées malgré elles, avec enfants et bagages à la rue, n'ont jamais cessé d'attirer l'attention des autorités compétentes sur leur situation, fort précaire, ainsi que sur le danger d'effondrement de la bâtisse qui les guettait a tout moment, des murs présentant d'importantes fissures qui laissent apparaître la lumière, des planchers éventrés et des plafonds partiellement effondrés. Mais, aucune solution n'est venue mettre fin à leur calvaire. Pis encore, elles se sont vu expulser après une décision de justice en faveur du propriétaire des lieux qui aurait engagé cette procédure pour entamer la réhabilitation des lieux. «Nous doutons fort de son intention, car l'immeuble ne peut pas être réhabilité. C'est l'assiette du terrain qui l'intéresse et pour l'avoir il nous a poursuivis en justice et obtenu gain de cause», se lamentent les ex-occupants des lieux. En attendant, ces derniers ont installé des baraques de fortune au niveau d'une place de Sidi El Houari. «Et encore là nous risquons de croupir dans l'oubli car, nous sommes loin du regard des responsables. Et qui se souciera de notre cas après notre expulsion», notent-ils avec abattement.