Les lycées d'Alger ont décidé de poursuivre la grève qui a débuté il y a une dizaine de jours. La majorité tient à maintenir ce débrayage contrairement aux CEM qui ont repris les cours normalement hier. Joint par téléphone, M. Aouissi, directeur du lycée Tessala El Merdja de Birtouta, nous a confirmé que le mot d'ordre de grève est toujours suivi au niveau de son établissement. Il a ajouté que les enseignants de son établissement sont «mécontents», affirmant que les conséquences de la grève ont été fatales sur la scolarisation durant cette année. Selon lui, les enseignants vont maintenir la protestation pour obtenir ce qu'ils considèrent comme un droit absolu. Au lycée Mohamed Issiakhem de Chéraga, Mme Bendali, professeur d'anglais dans cet établissement, réitéré les mêmes propos qu'elle a tenus dernièrement : «A ce jour, nous attendons la satisfaction de nos revendications socioprofessionnelles.» Mme Bendali est pour la poursuite de la grève, «car c'est la seule façon de nous faire entendre». L'enseignante considère toutefois que l'action des enseignants est pénalisante pour les élèves. Le lycée Frères Hamia au Vieux Kouba est entièrement paralysé par la grève. M. Zoubiri, le directeur de cet établissement, déplore que la protestation soit l'ultime recours pour faire entendre la voix des enseignants. L'urgence est de discuter du problème du débrayage qui se maintient depuis 10 jours ouvrables, explique-t-il, précisant qu'il ne peut obliger ses enseignants à reprendre le travail de force. Les enseignants du moyen ont rejoint leurs classes M. Khechacha, directeur du CEM Moulaï Ali, situé à Chéraga 3, a confirmé la reprise des cours par les enseignants. «Après une grève qui a débuté le 24 février dernier, la reprise des cours a eu lieu hier», explique-t-il en précisant que les enseignants de cet établissement ont décidé de reprendre l'enseignement pour ne pas perdre une année car, dit-il, ce sont les élèves qui paient les «pots cassés», d'autant plus que les examens du deuxième trimestre sont pour bientôt. M. Toualbi, directeur du CEM El Ghernati, sis à Aïn Beniane, a déclaré que «la grève a perturbé l'année scolaire 2009/2010. Mais pour ne pas envenimer la situation, l'ensemble des enseignants de l'établissement a décidé de reprendre les cours hier». Au CEM des Frères Abdessalami de Kouba, un professeur d'éducation physique a affirmé que «les cours se font correctement», expliquant que les enseignants de cet établissement ont décidé de temporiser jusqu'à ce que la fiche de paie du mois de mars soit établie. «Après les examens et les vacances de printemps, on décidera s'il y aura reconduction de la grève ou la poursuite des cours». La majorité des directeurs des CEM que nous avons interrogés demandent à ce que la première semaine des vacances soit supprimée pour rattraper un tant soit peu le retard provoqué par le mouvement de grève.