La Fédération égyptienne de football se doit d'assumer sa responsabilité pleine et entière des incidents qui ont eu lieu le 12 novembre 2009 au Caire, jour de l'arrivée de l'équipe d'Algérie. Selon l'article 65 du code disciplinaire de la Fifa, la fédération organisatrice d'un match doit «assurer la sécurité des officiels, des joueurs et des officiels de l'équipe visiteuse durant tout leur séjour». Le séjour d'une équipe visiteuse commence au moment même où elle a posé le pied à l'aéroport du pays de la fédération qui organise le match. La fédération égyptienne ne peut pas dire qu'elle a été dépassée et que ceux qui ont «caillassé» le bus de l'équipe d'Algérie lui étaient étrangers. L'incident a eu lieu en Egypte où l'équipe visiteuse devait être assurée d'être protégée au maximum. Mercredi, le jury disciplinaire a reçu et entendu, séparément, les présidents des deux fédérations de football en litige, celle d'Algérie et celle d'Egypte. Il est évident que l'Egyptien a tenté de défendre comme il le pouvait son institution. Malheureusement pour lui, il est bien partie prenante dans ce qui s'est passé le 12 novembre 2009 au Caire. Il faut se souvenir que quelques jours avant l'arrivée de l'équipe algérienne dans la capitale égyptienne, ce président avait, en quelque sorte, «chauffé le bendir» et conditionné la population locale. Il avait, à travers la presse, appelé ses concitoyens à aller faire du bruit aux alentours de l'hôtel où devaient résider les Verts de manière à perturber le séjour de ces derniers. Il faut espérer que la FAF a produit un tel document au jury disciplinaire de la Fifa de manière à ce qu'il prenne connaissance du fait que le président de la Fédération égyptienne de football a été, quelque part, le responsable des agissements des gens qui ont «caillassé» le bus de l'équipe d'Algérie. En outre, il faut se rappeler que la Fifa, qui suivait de près le manège, avait envoyé une sévère mise en garde aux Egyptiens contre tout risque d'incidents et de dépassements. C'est pourquoi elle avait délégué son principal responsable de la sécurité, Walter Gagg, alors qu'elle aurait pu se contenter d'envoyer au Caire un des adjoints de ce dernier. En dehors de l'article 65 du code disciplinaire qui fait référence aux obligations d'une fédération organisatrice d'un match, aucun autre texte de la Fifa ne parle d'incidents qui se produisent contre l'équipe visiteuse que ce soit à son arrivée à l'aéroport ou durant son séjour. Il y a donc de quoi craindre que la Fifa soit indulgente avec les Egyptiens. Par indulgence on entend l'impossibilité d'exclure ce pays de la prochaine Coupe du monde, celle de 2014. Sauf si l'institution de Zurich juge que ce qui s'est passé au Caire, le 12 novembre 2009, est grave. Dans ce cas, il est possible que la Fifa aille jusqu'à prononcer l'interdiction à l'Egypte de prendre part à la Coupe du monde de 2014. Cependant, comme il s'agit là d'une sanction particulièrement lourde, il y a fort à parier que les Egyptiens encourent l'obligation de jouer, au moins, leurs deux prochains matches de Coupe du monde à l'extérieur. Ceci dit, il faudra attendre une dizaine de jours pour connaître le sort qui leur est réservé et c'est le jury disciplinaire qui rendra le verdict, un jury qui peut même statuer sur des incidents graves qui auraient échappé aux officiels (article 77 du code disciplinaire de la Fifa).