Nouveauté n Le ministre du Travail a annoncé, hier, en marge des travaux du congrès de l'Ugta, la prochaine révision du système de retraite. Les syndicats autonomes ne cessent de faire l'unanimité contre eux dans les sphères officielles. Hier, c'était au tour du ministre du Travail d'apporter de l'eau au moulin des détracteurs des organisations syndicales qui mobilisent pourtant un nombre de plus en plus grandissant de fonctionnaires contre la nouvelle grille des salaires. En marge des travaux du congrès de la Centrale syndicale, Tayeb Louh a indiqué, dans une déclaration à la presse, qu'il ne connaissait pas d'autre organisation syndicale aussi représentative que l'Ugta. «Les syndicats autonomes sont quasiment absents dans le secteur économique», a-t-il indiqué comme pour justifier leur mise à l'écart dans l'élaboration du pacte économique et social et dans les différentes tripartites tenues jusque-là. Le ministre a ajouté que la loi qui fixe les conditions de création d'une organisation syndicale et d'exercice de l'activité syndicale, ne distingue pas les syndicats autonomes et les non-autonomes puisque la seule distinction contenue dans le Code du travail, se situe entre les organisations syndicales des travailleurs et celles représentant le patronat». Le problème se pose, donc, uniquement en termes de représentativité aux yeux du ministre et nul ne peut, selon lui, se prévaloir de la même représentativité que l'Ugta «présente dans tous les secteurs d'activité» et «non pas seulement dans la Fonction publique». Sur un autre registre, le ministre du Travail a révélé la prochaine révision du système de retraite sans souffler mot sur la teneur du nouveau texte qui sera proposé. D'aucuns parmi les présents n'ont pas hésité à faire le parallèle entre cette sortie de Tayeb Louh et celle du secrétaire national de l'Ugta chargé de l'organique qui avait déclaré, à la veille du congrès, que la Centrale syndicale allait proposer le relèvement de l'âge de la retraite à 65 ans dans le but d'assurer la pérennité du système des retraites. Abordant l'augmentation des salaires dans la Fonction publique, le ministre a répété qu'elle sera appliquée à partir du mois d'avril avec effet rétroactif à partir de janvier sans omettre d'illustrer l'importance de ces augmentations par l'exemple d'un responsable de bureau qui verra son salaire augmenté de plus de 14 000 DA. Auparavant, devant les congressistes, le représentant du gouvernement avait prononcé une allocution qui se voulait une évaluation de l'application du pacte économique et social. Tayeb Louh a préféré, cependant, s'étaler sur «les réalisations et les acquis du monde du travail et du pays» ces dernières années, de la baisse du taux de chômage à 11,8% à l'augmentation des salaires en passant par le recul de la compression d'effectifs (29 000 «seulement» en 2007), la maîtrise de l'inflation, le remboursement de la dette extérieure et la hausse du niveau des réserves de change. Cinq délégués de Béjaïa claquent la porte l En décidant, à la surprise générale, de quitter les travaux du congrès, cinq délégués de la wilaya de Béjaïa ont faussé les calculs de la direction nationale de l'Ugta qui tablait sur des assises sans accrocs majeurs. Les délégués frondeurs, représentant les secteurs de l'éducation, des Pet T et des entreprises économiques, reprochent à la direction nationale de négliger les intérêts des travailleurs et d'organiser une parodie de congrès. «Nous avons été élus par la base, c'est-à-dire par les travailleurs pour porter haut leurs préoccupations. Mais nous constatons que le souci de la direction est ailleurs. Nous ne voyons que des ministres qui se relaient à la tribune et les interventions des congressistes sont limitées à cinq minutes, et, par-dessus tout, en fin de journée, lorsque les représentants de la presse ne sont plus là», nous a déclaré l'un des contestataires. A noter que le reste de la délégation de Béjaïa composée de 29 membres, s'est désolidarisé de l'action des frondeurs. Concernant les travaux du congrès il y a lieu de signaler que la journée d'hier a été marquée par l'adoption à l'unanimité du rapport des commissions des finances et des statuts et du règlement intérieur.