Réagissant à la proposition du ministère de l'Education, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) dénonce l'absence de programme de récupération. Dans un entretien accordé au Temps d'Algérie, Achour Idir, secrétaire général du CLA, explique son point de vue. Le Temps d'Algérie : Après la suspension de votre grève, il était question, selon le ministère, de suivre un programme de cours de rattrapage. Où en êtes-vous avec ce programme dans les lycées et particulièrement pour les classes de terminale ? Achour Idir : Il faudrait d'abord qu'il y ait un programme pour pouvoir parler du taux de son avancement. Le ministère n'a pas associé les enseignants au dossier de rattrapage. Il y a des enseignants qui ont pris l'initiative volontairement dans certains établissements de certaines régions, mais comme je vous l'ai expliqué, aucun programme n'a été mis en place. Donc les cours de rattrapage n'ont pas eu lieu réellement ? Ils ne peuvent pas avoir lieu pour plusieurs raisons. Le premier motif concerne le refus des élèves de sacrifier leurs heures libres. Le deuxième est lié au refus des enseignants. Se sentant indignés par la façon brutale avec laquelle le ministre a traité la grève, notamment en utilisant les menaces de radiation et les chantages ainsi que les ponctions sur salaires, les enseignants sont découragés et démobilisés. La plupart ont boycotté les cours de rattrapage. Ils refusent également car ils sont fatigués par le cours de l'année scolaire. Les élèves risquent d'être perturbés par un rythme très accéléré, afin de finaliser le programme scolaire. Selon vous, quelle est la meilleure méthode à appliquer afin de rattraper le retard ? Si le ministère de l'Education veut aller vers la sauvegarde de l'école publique, il doit mettre en place une stratégie sur trois ans, pour toutes les classes des trois paliers confondus. J'estime qu'il n'est pas convenable que les élèves soient admis en classe supérieure si le programme de la classe inférieure n'a pas été achevé. Le ministère doit, par ailleurs, étudier la situation du secteur, et opérer une aération de l'emploi du temps et l'allègement du programme scolaire. La tutelle doit également répondre favorablement aux doléances des enseignants, pour éviter des grèves éventuelles dans le futur qui sont motivées par des conditions de travail intenables.