Alors que l'on croyait le calme revenu au sein de l'éducation, des actions de protestation ont été décidées par les bureaux de wilaya du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). C'est ce qu'a affirmé Larbi Nouar, secrétaire général de cette organisation. Ces actions se sont traduites, selon la même source, par le boycott des examens par les enseignants, notamment à Bouira, par celui des activités administratives, notamment à Sétif et par les deux dans des lycées à Batna. «Il y a même des lycées à Annaba qui songent carrément à un débrayage. Dans différentes wilayas, des lycées prêchent des assemblées générales des enseignants pour renouer avec le mouvement de protestation», souligne M. Nouar, qui estime que l'impact de cette action est autrement plus important que celui des arrêts de cours. Ce dernier rappellera qu'en 2005, un épisode similaire s'est produit, le ministère ayant obligé les enseignants à remplir les bulletins scolaires sous peine de sanctions. La raison principale de ces remous est une réponse aux ponctions de salaires «illégales» que le ministère de l'Education a opérées contre les grévistes ainsi que la non-satisfaction de leurs revendications. «Sans oublier le fait que le ministre ne cesse de dialoguer avec les enseignants sans passer par les syndicats de l'éducation», a ajouté notre interlocuteur, estimant que malgré le gel de la grève, la situation est en train de se compliquer. D'où la décision des bureaux de wilaya de reprendre la grève incessamment. M. Nouar n'a pas manqué de pointer du doigt les responsables des parents d'élèves, les accusant de négligence vis-à-vis du devenir des élèves. La fédération des parents d'élèves et les associations se sont déchargées de l'affaire des rattrapages jugés indispensables, selon lui. Il s'est indigné qu'elles ne défendent plus autant l'élève. Un comportement qui, à son avis, est à l'image de la tutelle qui ne se soucie guerre de l'intérêt de celui-ci. «Il est inadmissible que l'élève passe en classe supérieure sans avoir assimilé les cours convenablement et sans avoir achevé le programme scolaire», a estimé le secrétaire général du Cnapest. Ce dernier a affirmé par ailleurs qu'une lettre, dont l'objectif est de réitérer les revendications et dénoncer la réaction de la tutelle face à la grève, sera adressée au président de la République. «C'est notre seul recours pour le moment et nous souhaitons qu'il soit le dernier», a-t-il conclu, espérant que le conseil n'aura pas à recourir à d'autres méthodes, comme faire intervenir des organismes internationaux.