La situation reste tendue en Thaïlande où des milliers d'opposants continuent d'occuper la rue pour exiger la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva. Hier, les manifestants ont pénétré dans le siège de leur télévision, dont les émissions avaient été suspendues la veille par le gouvernement. Des sites internet ont été également bloqués. Les partisans de Thaksin Shinawatra, l'ancien Premier ministre en exil, occupent les principales artères de la capitale thaïlandaise, et des milliers d'entre eux s'étaient réunis, hier, devant les bâtiments de la station Thaicom, dans la province de Pathum Thani, à environ 60 kilomètres au nord de la capitale. Des centaines d'autres manifestants continuaient d'affluer vers l'endroit - en fait, le principal centre d'émission et de réception TV du pays - à bord de camions ou sur des motos pour exiger la reprise des émissions de leur télévision, la chaîne du Peuple. Les services de sécurité thaïlandais ont déployé quelque 6000 soldats et policiers dans l'enceinte de la station de télévision Thaicom et dans ses alentours. Environ 30 000 membres des forces de l'ordre sont présents dans la capitale dont la mission est de maintenir les manifestants à l'écart des bâtiments. «La police et l'armée doivent maintenir l'ordre conformément à la loi, en ayant recours à une réponse graduée en sept étapes si les manifestants violent le décret sur l'état d'urgence», a déclaré un porte-parole de la police qui a précisé qu'il sera fait usage de boucliers, de canons à eau, de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Ce qui fut le cas, hier, lorsque des «chemises rouges» ont pénétré dans le bâtiment abritant leur chaîne de télévision fermée par le gouvernement. Les policiers antiémeute et les soldats avaient tenté de les contenir à l'aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau, mais sans succès. Parallèlement, la cour pénale a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de trois responsables de l'opposition pour le blocage du quartier commercial de la capitale thaïlandaise. Les chemises rouges manifestent depuis le 12 mars à Bangkok pour exiger la démission de l'actuel Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva et l'organisation d'élections anticipées. Ils ne reconnaissent aucune légitimité au gouvernement actuel et ont juré de ne pas quitter la capitale jusqu'à satisfaction de leurs exigences.