Le dispositif du crédit immobilier à taux d'intérêt bonifié par le Trésor public intéresse d'ores et déjà 15 établissements bancaires en activité sur la place d'Alger, selon Abderrahmane Benkhelfa, délégué général de l'Association des établissements bancaires et financiers (Abef) qui s'est exprimé hier en marge de la rencontre-débat du Forun des chefs d'entreprises (FCE) portant sur le thème «Quel avenir pour l'entreprise algérienne ?». Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions du décret portant sur le crédit immobilier à taux d'intérêt bonifié de 1 à 3%, des discussions techniques ont été entamées, selon M. Benkhalfa, entre les banques, l'Abef, les services du Trésor public et du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. «Nous avons l'écoute des pouvoirs publics. Nous sommes en train d'examiner tous les points. Nous pensons aboutir dans les prochains jours à un dispositif complet. Nous pensons mobiliser les capacités bancaires dans un cadre normalisé», a confié le délégué général de l'Abef, ajoutant en ces termes : «On n'a pas droit à l'erreur et tout doit être bien préparé.» Est-ce que l'achat auprès des particuliers permet de bénéficier des taux d'intérêt bonifiés ? La question est à l'ordre du jour, selon le délégué de l'Abef, tout en ajoutant que le texte réglementaire a précisé que l'accès est ouvert aux acquéreurs de logements collectifs promotionnels et de constructions rurales. «Nous avons souhaité que ce soit un marché le plus large possible et qui touche les classes moyennes. Nous comprenons que la bonification ne peut pas toucher les logements haut standing. Mais la bonification est un élément important dans le rapprochement entre la demande et l'offre. Aujourd'hui, le niveau de la demande est augmenté avec des niveaux de salaires de 12 fois le SNMG», a-t-il tenu à préciser soulignant que le dispositif doit démarrer sur des bases solides et qu'il y a lieu de définir les concepts de cette formule d'accès au logement. L'instruction ministérielle doit être également paramétrée dans les systèmes bancaires. Selon M. Benkhelfa, le marché du crédit immobilier compte aujourd'hui 12 produits diversifiés. Avec le système de bonification des taux d'intérêts, les banquiers se frottent les mains, considérant que le segment est important et que la demande reste solvable. Un véritable business qui remplacera celui du marché du crédit à la consommation, interdit par la réglementation algérienne. En 2009, le montant des crédits immobiliers a atteint, selon l'Abef, les 180 milliards de dinars et le nombre de clients ayant contracté des crédits s'élève à 800 000.