Rabah Madjer était à l'honneur jeudi soir à Al Jazeera, qui lui a consacré une émission spéciale en présence de l'un de ses anciens entraîneurs, Rachid Mekhloufi, et l'un de ses meilleurs amis, Halim Benmabrouk. Cette émission est revenue sur l'ensemble de la carrière de l'homme à la talonnade et ses historiques performances avec l'EN et le FC Porto, dont l'inoubliable et mémorable sacre en finale de la Ligue des champions d'Europe contre le Bayern Munich. Questionné sur son passage à la barre technique de l'EN, Madjer a admis avoir commis des erreurs lors de sa première expérience en 1994, mais il a mal digéré son éviction en 2002 par l'actuel président de la FAF, Mohamed Raouraoua, après un nul contre la Belgique à Bruxelles. «En 1994, j'étais le plus jeune sélectionneur national au monde. Je n'avais que 34 ans et j'agissais beaucoup plus, alors, comme joueur. J'ai quitté mon poste après un nul contre l'Ouganda au stade 5 Juillet, mais il nous restait un point pour la qualification à la CAN 1996. A mon retour en sélection, je voulais construire une équipe avec comme objectif la qualification au Mondial 2006, mais on ne m'a pas laissé poursuivre mon œuvre. On m'a écarté après avoir fait un match nul contre la Belgique qui avait battu quelques jours plus tard la France au Stade de France. En Algérie, je dérange, car je n'accepte aucune ingérence dans mes affaires. C'était moi le patron sur le plan technique», affirme l'ancienne star du FC Porto, qui regrette énormément et amèrement le mauvais parcours des Verts lors de leur seconde participation à une phase finale de la Coupe du monde en 1986. «Mekhloufi et Khalef devaient être avec nous à Mexico en 1986» «En 1986, on avait tout pour réussir un meilleur parcours qu'en 1982. Notre équipe a mûri, mais il y avait malheureusement des problèmes au sein du groupe, qui ont influé sur les résultats. Je le dis pour la première fois, Mekhloufi et Khalef devaient être avec nous à Mexico. Il fallait poursuivre l'œuvre de 1982 et garantir la stabilité à tous les niveaux», tonne Madjer qui affiche clairement son soutien aux poulains de Rabah Saâdane pour le Mondial 2010. «On doit tous être derrière l'EN pour qu'elle réussisse un parcours honorable en Afrique du Sud», dira l'ancien capitaine et driver des Verts, qui a éclaté en sanglots à la fin de l'émission à l'évocation de ses défunts parents.