Contaminés il y a plus d'une année par une fuite souterraine de pétrole, 5 puits sis à la sortie est de Beni Mansour (90 km de Béjaïa) sont toujours pollués. En dépit des opérations de curage, de dépollution et de pompage de pétrole qui s'y trouve encore, la situation ne s'est guère améliorée, et cela frustre au plus haut point les propriétaires, qui ne savent plus où donner de la tête pour en finir avec ce problème, qui apparemment s'inscrit dans la durée. L'eau de ces puits n'est heureusement pas potable, ce qui a quelque peu amorti le problème. Néanmoins, ces puits à l'eau saumâtre sont utilisés dans l'irrigation des oliviers, lesquels ont «échappé» à la pollution, étant donné que la nappe phréatique se trouve au-dessous. Selon l'un des propriétaires, il y a environ 500 oliviers dans ce lieu. Comme nous l'avons constaté, aucun olivier n'a péri en conséquence de la fuite de pétrole. Ainsi, plus d'une année après cet incident qui s'est gravement répercuté sur l'environnement (le pétrole a contaminé deux cours d'eau, Amarigh et Sahel), Sonatrach, qui devait y remédier, a cessé, selon le propriétaire d'un puits, le curage et le nettoyage des puits ces dernières semaines pour des raisons inconnues. Les cinq propriétaires ont demandé à être indemnisés depuis plus d'une année, sans pour autant avoir gain de cause. Ils ont fait venir un expert en environnement, qui a constaté la pollution avancée de leurs puits et a rédigé un compte rendu sans complaisance, dans lequel il écrit, entre autres que «ces puits sont pollués et risquent de rester des dizaines d'années en l'état» puisque «1 litre d'essence peut polluer entre 1000 et 5000 m3». Ces puits représentent également un danger non négligeable pour les riverains, en ce sens qu'ils peuvent prendre feu, si une main criminelle s'y mettait ou un accident fâcheux s'y produisait. C'est dire que ce problème est devenu un feuilleton, qui risque d'avoir des rebondissements spectaculaires.