Le Premier ministre Yves Leterme a posé jeudi la démission en bloc de son cabinet auprès du roi Albert II, suite à l'échec des négociations entre les néerlandophones et les francophones du pays sur le problème de BHV (Bruxelles, Hal et Vilvorde). Le dossier linguistique provoque encore une fois l'instabilité politique belge et ce, cette fois-ci, à l'approche de la présidence tournante belge de l'Union européenne (UE) à partir du 1er juillet prochain. L'arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde constitue la pomme de discorde entre la Flandre néerlandophone et la Wallonnie francophone. Depuis la création de la Belgique, elle est composée de neuf provinces, dont la province de Brabant découpée en trois arrondissements (Bruxelles-Hal-Vilvorde, Louvain et Nivelles). BHV couvre les communes bilingues de Bruxelles et 35 communes de Brabant flamand. Pendant longtemps, l'arrondissement BHV est traversé par une ligne linguistique. En 1970, la Belgique est devenue un Etat fédéral où deux grandes régions, la Flandre et la Wallonnie, sont composées chacune de quatre provinces ainsi que d'une partie de la province de Brabant, composée de communes situées en Flandre et de communes en Wallonie. En 1995, on décida de scinder la province de Brabant en Brabant flamand et Brabant wallon, alors que les communes bilingues de Bruxelles formaient la région bruxelloise en 1989. Du coup, le pays sombre dans une crise politique incertaine et porterait un grave préjudice économique et social aux citoyens belges.