Plusieurs attentats à la bombe ont fait au moins 56 morts et plus de cent blessés hier à Baghdad, a annoncé la police irakienne. Au moins onze personnes ont par ailleurs été tuées et des dizaines d'autres blessées par l'explosion de plusieurs bombes artisanales dans la province d'Anbar, dans l'ouest du pays. Les explosions ont frappé la capitale irakienne en ce jour de grande prière, visant principalement des mosquées et un marché, selon le ministère irakien de l'Intérieur. Des engins explosifs ont explosé simultanément à proximité de maisons, dont les domiciles d'un juge et de plusieurs policiers à Khalidia, ville située à 83 km à l'ouest de Baghdad. Sept personnes décédées sont membres de la même famille. Les autorités ont totalement interdit la circulation automobile dans la ville après les attentats. La vaste province désertique d'Anbar était redevenue une région relativement calme. Le général Qassim al Moussaoui, porte-parole des forces de sécurité de Baghdad, a estimé que ces attaques intervenaient en représailles à des pertes récentes subies par Al Qaïda. «Nous nous attendons à ce que de tels actes de terrorisme se poursuivent», a ajouté l'officier. Dimanche, deux dirigeants du fameux réseau dit Al Qaïda en Irak – Abou Ayoub Al Masri et Abou Omar Al Baghdadi, d'un groupe considéré affilié au réseau d'Al Qaïda – ont été tués dans un raid mené par les forces américaines au nord-ouest de Baghdad. Le peuple irakien peine toujours à retrouver la sécurité d'antan, malgré le déploiement important des forces américaines depuis l'invasion du pays en 2003. Depuis l'arrivée des troupes américaines et autres, on parle de plus de 600 000 morts et des pertes matérielles inestimables. Pratiquement, chaque jour des attentats sont perpétrés ciblant des citoyens et des responsables. Alors que le pays regorge de richesses naturelles des plus importantes du monde, les réserves en pétrole sont disponibles pour plus de 150 ans, le peuple irakien souffre de la guerre et des conflits ethniques et religieux qui n'ont pas lieu d'être.