Le problème des archives déplacées et même celles spoliées à leur propre pays est ce thème retenu à l'ordre du jour d'une rencontre qui aura lieu aujourd'hui au siège de la direction générale du Centre national des archives à Alger. «Il s'agit d'une rencontre exploratoire s'inscrivant dans le cadre des activités du Conseil international des archives», nous fera savoir à ce sujet Abdelmadjid Chikhi, directeur général du Centre national des archives. Quant aux participants à cette rencontre dont les travaux se tiendront à huis clos, M. Chikhi a énuméré des représentants des pays de l'Italie et de l'Espagne, tout comme notre interlocuteur ne manquera pas de mettre l'accent la présence du secrétaire général du conseil international des archives à la rencontre qu'abrite dès ce matin l'institution qu'il dirige. Une rencontre qui s'annonce d'emblée d'extrême importance vu qu'il est question d'emblée d'envisager des voies de solutions à une épineuse problématique qui n'est autre que celles des archives historiques déplacées et se trouvant ailleurs que dans leurs pays d'origine. L'Algérie est l'un des ces pays en quête de ces archives, en particulier ceux relevant de la période de l'occupation coloniale. Selon nombre d'observateurs et historiens, une grande partie de ces archives est encore détenue par l'Etat français qui s'obstine à ne pas les remettre à l'Algérie. C'est là une attitude que Abdelmadjid Chikhi, DG des archives nationales a eu déjà à dénoncer dans ces déclarations faites par le passé. «La France ne veut pas encore collaborer à ce sujet évoquant une disposition de loi adoptée après la colonisation», a en effet soutenu Abdelmadjid Chikhi dans l'une de ses sorties publiques remontant à fin 2008. Où sont les archives algériennes ? Cela dit, les archives algériennes ne sont pas uniquement en possession de l'Etat français, même s'il est avéré que ce pays détient la majorité des ces documents pouvant permettre à l'Algérie de reconstituer son histoire à partir de preuves matériels. Ces documents historiques sont en effet éparpillés un peu partout dans le monde, notamment aux Etats-Unis, en Turquie, en Norvège, en Grande-Bretagne et en Syrie. Les archives se trouvant aux USA se rapportent aux relations diplomatiques tissées entre l'Algérie et ce pays durant l'époque ottomane, de même que les rapports entretenus avec l'Emir Abdelkader, tandis que celles se trouvant en Grande-Bretagne concernent un bon nombre de traités. Dans le sillage de la réappropriation de nos archives, il y a lieu de souligner la bonne coopération de la Turquie, ce pays qui s'est montré disposé à restituer à l'Algérie trois siècles d'archives se rapportant à la présence ottomane et s'étalant de 1518 jusqu'à 1830. Faut-il souligner par ailleurs que notre pays ne dispose pas d'un répertoire propre à ses archives et une telle problématique est due au fait que ces documents sont déplacés, donc hors de portée des autorités algériennes. Il est attendu que cette problématique ainsi que beaucoup d'autres liées à la récupération de nos archives seront débattues aujourd'hui lors de la rencontre du Conseil international des archives qui se tient aujourd'hui à Alger et dont un communiqué sanctionnant ses conclusions sera rendu public au courant de la semaine. Une seconde rencontre du genre est annoncée pour la fin de l'année, apprend-on du DG du Centre national des archives.