C'est officiel, les Algériens pourront voir, en direct, 24 des 64 matches de la Coupe du monde de football de 2010. Toutes ces rencontres seront retransmises sur la chaîne terrestre. C'est un nombre important car plusieurs pays parmi ceux qui prendront part à ce grand évènement ne pourront pas autant satisfaire leurs téléspectateurs car aujourd'hui acquérir les droits de retransmission d'une Coupe du monde de football demande un énorme sacrifice financier. Ces droits, pour la zone maghrébine, appartenaient à la chaîne satellitaire arabe ART qui les avaient achetés auprès de la Fifa. ART était, également, détentrice des droits sur la Coupe du monde de 2014 qui se déroulera au Brésil. Pour les trois Coupes du monde, 2006, 2010 et 2014, le groupe ART avait déboursé la somme de 210 millions de dollars. En 2006, lors du Mondial qui avait eu lieu en Allemagne, les téléspectateurs algériens avaient subi une très grosse frayeur en apprenant qu'ils allaient être privés des images de la compétition. En effet, la télévision algérienne et ART n'étant pas parvenus à un accord en matière de rétrocession des droits, ces téléspectateurs en avaient été quittes avec l'angoisse d'un éventuel ratage de leur part du plus grand évènement sportif de la planète avec les Jeux olympiques. Cependant, au jour J, quand le Mondial avait débuté, tout était rentré dans l'ordre dans la mesure où les Algériens avaient pu s'apercevoir que la compétition était retransmise en clair sur d'autres chaînes satellitaires. En outre, l'Etat avait mis la main à la poche et avait acquis auprès d'ART un nombre considérable de cartes de décryptages qu'il avait mis sur le marché à un prix très raisonnable (1000 dinars). Un gros investissement financier Pour avoir le droit de retransmettre les images du Mondial 2010, la télévision algérienne a sorti son chéquier pour consentir un énorme sacrifice financier puisque l'on parle de 14 millions de dollars pour les 24 rencontres. A titre de comparaison, l'Egypte, l'Arabie Saoudite et le Koweït doivent payer respectivement 22 millions d'euros, 30 millions de dollars et 15 millions de dollars pour obtenir la retransmission de 22 matches. Une majoration de 30% lui aurait été signifiée dès que la qualification des Verts avait été officialisée. Il est évident que voir une Coupe du monde sans les matches de sa propre équipe, qui y participe, aurait difficilement été accepté. Grâce à la l'accord signé avec ART, l'Entv avait, également, obtenu le doit de choisir elle-même les matches qu'elle désire retransmettre. Nous n'avons pas, pour l'instant, le programme arrêté par l'entreprise algérienne de télévision mais on peut deviner, que tous les matches du groupe C, celui de l'équipe d'Algérie seront diffusés de même que ceux des autres pays d'Afrique (Afrique du sud, Ghana, Côte d'Ivoire, Cameroun et Nigeria) et certains de ceux des grosses " cylindrées de la compétition comme le Brésil, l'Allemagne, l'Italie, la France, les Pays Bas, etc… Il serait, également prévu de retransmettre des matches de la seconde phase (8e de finale, quarts de finale, demi-finales) jusqu'à la finale. Depuis qu'ils ont appris que la chaîne satellitaire El Djazira-sport avait racheté les droits télé acquis par ART, les téléspectateurs étaient retombés dans le doute et le stress de celui qui est appelé à vivre un Mondial de football sans matches sur le petit écran. Leur angoisse s'est amplifiée lorsqu'El Djazira-sport a fait savoir qu'une carte spéciale, qui sera cédée au prix fort, sera mise sur le marché à l'occasion de l'évènement sportif. Une crainte non justifiée car, comme en 2006, de nombreuses autres chaînes satellitaires se proposent de passer sur le petit écran la Coupe du monde en clair. Ils vont, désormais, attendre le Mondial avec sérénité en sachant que leur chaîne terrestre nationale va leur proposer une gamme de 24 rencontres dont la liste devrait être connue dans les jours qui viennent. Il restera, alors, à l'Entv de faire un gros effort en matière de marketing publicitaire pour amortir, ne serait-ce qu'en partie, cet investissement d'utilité publique.