Les corps communs de l'éducation ont manifesté leur colère hier aux Annassers devant l'annexe du ministère de l'Education. Factotums, agents techniciens de laboratoire et agents de nettoyage et de sécurité se sont rassemblés dans l'objectif d'exprimer leurs revendications. «C'est la première fois que nous protestons pour dénoncer les conditions dans lesquelles nous travaillons. La moindre des choses est de nous écouter», clame Lehmek Safia, une jeune femme qui exerce depuis 20 ans comme secrétaire dans un CEM à Zéralda. Celle-ci précise qu'il lui arrive souvent de dépasser les heures de travail, les consacrant à la préparation des examens (saisie, emploi du temps, liste des élèves…), pour à la fin percevoir une rémunération de moins de 20 000 DA. Les agents d'administration ne sont pas les seuls à souffrir de «cette injustice». Les factotums aussi se sont plaints de leur rémunération qui ne dépasse pas les 19 000 DA après 16 ans de service, alors que la majorité d'entre eux sont diplômés en comptabilité ou en informatique. Hemir Moussa, un agent de saisie, n'aurait pas mieux dit, puisque après 28 ans de service, il se retrouve à la catégorie 5 après avoir été à la catégorie 7 durant des années. De leur côté, les laborantins déplorent en premier lieu leur classification en tant «qu'éducateurs» alors qu'ils travaillent directement avec les enseignants. Ils estiment qu'ils ne devraient pas être classés avec les corps communs, et réclament par ailleurs la prime de risque, sachant qu'ils sont en contact permanent avec des produits chimiques. Selon les dires d'une agente technicienne de laboratoire (ATL), «des laborantins sont décédés de maladies liées au contact des produits chimiques, l'une a eu un cancer du sein alors qu'une autre a fait récemment une fausse couche». Les tâches ne sont pas spécifiées Prenant la parole pour désigner trois représentants des corps communs en vue de s'entretenir avec les responsables du ministère, le secrétaire général du SNTE- centre, M. Aït Hamouda a insisté en premier lieu sur la détermination des tâches et des titres de tous les corps communs de l'éducation, soulignant qu'ils ne sont pas «des polyvalents». A ce propos, Nadjib Benmeddour, coordinateur du SNTE- centre et agent technique de laboratoire, révèle que des agents de nettoyage se retrouvent à faire d'autres tâches pour lesquelles ils ne sont pas rémunérés. C'est le cas de Chérifa Laribi, une femme de ménage dont le salaire ne dépasse pas 9000 DA et qui, après ses tâches quotidiennes, assure la fonction d'agent de sécurité. M. Aït Hamouda, met l'accent en second lieu sur les salaires qui doivent être revus. Pour l'essentiel, les points revendiqués se résument à l'obtention du titre de «travailleurs de l'éducation», la révision de la classification des adjoints d'éducation et de leurs salaires, sans oublier les primes de risque, l'augmentation de la prime de rendement à 40%, le droit aux formations, la révision des horaires et le droit à la retraite après 25 ans de service. Des revendications à l'origine de ce sit-in réprimé par moments par les forces de l'ordre. Aucune banderole n'a été autorisée.