La prise en charge par l'Etat des victimes du terrorisme dans le cadre de la mise en application des dispositions de la réconciliation nationale, fer de lance de la stratégie politique du président Bouteflika, reste l'une des priorités des pouvoirs publics. Les structures de la République en charge de l'indemnisation des victimes du terrorisme et donc de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, entre autres le ministère de la Solidarité, ont reçu un financement consacré spécifiquement à cette finalité. Le département que dirige Djamel Ould Abbas a déjà déboursé la somme de 19 milliards de dinars, montant annoncé hier par le ministre de la Solidarité nationale à l'occasion de l'ouverture du colloque international sur les victimes du terrorisme et la Réconciliation qu'abrite l'hôtel El Aurassi pendant deux jours. Dans les déclarations faites à la presse en marge de ce colloque, Ould Abbas expliquera que cette somme est, de son avis, insuffisante pour indemniser la totalité des victimes de la tragédie nationale, dont le ministre s'est abstenu de communiquer le nombre exact. Il mettra l'accent en revanche sur la rallonge dont a bénéficié l'institution qu'il dirige dans le cadre de la loi de finances 2010 pour poursuivre l'opération d'indemnisation des victimes. Dans cette optique, le département de Ould Abbas a été destinataire d'une enveloppe dépassant, selon ses dires, les 26 milliards de dinars. Il a été invité à s'exprimer devant l'assistance présente au colloque sur cette partie de l'histoire de l'Algérie marquée par la montée en puissance de la barbarie intégriste imposant sa terreur partout dans le pays. «Il est grand temps de tourner cette page», dira Djamal Ould Abbas. Dans la foulée, il n'omettra pas de rendre un vibrant hommage aux forces vives de la nation qui ont combattu farouchement le terrorisme «au moment où l'Algérie faisait face seule à ce fléau et affrontait la cruauté, sans le moindre soutien de la communauté étrangère», a-t-il déploré. «Il a fallu les attentats du 11 septembre 2001 pour que le monde entier comprenne la nécessité de combattre le terrorisme se caractérisant depuis cette date par sa nature transfrontalière», a ajouté le ministre de la Solidarité nationale.
L'appui de l'Unesco à la Réconciliation nationale Le colloque sur les victimes du terrorisme et la Réconciliation nationale organisé par l'Association nationale des victimes du terrorisme (Onvt), parrainé par le président de la République, a pour objectif, d'une part, de renforcer l'ancrage de la paix en Algérie et d'autre part, d'apporter aide et assistance aux familles qui ont souffert le martyre durant la décennie noire. Cette manifestation, qui a drainé la participation de nombreux universitaires, psychologues, hommes de loi et de religion, a également vu la présence de responsables de l'Union africaine (UA) et de l'Unesco. C'est le directeur général adjoint de l'Unesco, Tidjani Serpos, qui s'est déplacé à Alger pour prendre part aux activités de ce colloque. Apostrophé par nos soins, ce haut responsable de l'Unesco dira que «la réconciliation nationale, telle qu'elle a été mise en action par l'Algérie, sert d'exemple à d'autres nations du monde». Tidjani Serpos a qualifié les résultats de cette réconciliation de succès avéré confirmant ainsi l'appui de l'Unesco à cette stratégie initiée par Bouteflika visant le retour de la paix en Algérie.