S'il y a bien un nom qui reste lié à tous les grands événements diffusés par l'ENTV, notamment sportifs, de ces vingt dernières années, c'est bien celui de Mohamed Belaïd, réalisateur principal au sein de cette institution. Affable et courtois, Mohamed Belaïd a bien voulu relater brièvement tout ce qui a trait à la réalisation et à la retransmission de la coupe d'Algérie de football, lui qui en est à sa dixième finale et qui est donc le doyen en matière de la réalisation. Votre nom est associé à toutes les émissions sportives de la Télévision algérienne... A vrai dire, j'étais à la production, et ce fut la décennie noire qui avait arrêté les caméras de tourner à l'extérieur qui en a décidé ainsi. De là, les services du sport m'ont sollicité pour la prise en charge des programmes en matière de sport, que j'ai accepté, puisque moi-même je suis pratiquant. La passion que j'ai pour le sport en général a en quelque sorte facilité les choses. Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face dans l'accomplissement de votre tâche ? La difficulté réside notamment sur le plan de l'architecture du site de compétition. Que ce soit le stade ou la salle du fait que dans la conception de ces sites on n'a jamais pensé à homologuer le dispositif qui sous-entend l'emplacement des caméras. Donc à partir de là nous nous heurtons à des soucis de prise de vues. Le plus souvent donc, on est jugé par rapport à ce qui nous vient d'ailleurs, alors que nous ne disposons pas des mêmes moyens et conditions. Aujourd'hui, il y a une nette évolution, car nous sommes passés de l'analogique à la HD en transitant par le numérique. Comment procède-t-on pour préparer une finale de coupe d'Algérie ? Cela demande deux jours de préparation et pas moins de 40 personnes sur site entre techniciens et journalistes et la réalisation. Est-ce qu'il y a une préparation spéciale par rapport à celle de l'année dernière ? C'est une préparation spécifique et particulière, puisqu'il y a la présence du président de la République qui est un événement. Il faut donc gérer d'autres facteurs. Une finale c'est spécial. Ce sont en général les mêmes dimensions et les mêmes prestations qu'un match international qui dépasse nos frontières. Le matériel nécessaire pour la retransmission de cet événement, 14 caméras sont nécessaires pour la retransmission de cet événement.
Comment agit-on pour l'organisation de ce match ? Généralement, le réalisateur procède seul. Il prépare son match. Il met en place et sur papier un plan de travail par rapport aux moyens dont il dispose, et à partir de là il se réunit avec les techniciens pour les informer et leur expliquer les méthodes à appliquer, car chaque rencontre a sa spécificité. Pour ce qui est des imprévus, ce qu'on appelle dans notre jargon les «aléas du direct», j'associe les techniciens à mes soucis, car je suis dans le car et vous êtes sur site. Je leur fait comprendre qu'ils sont mes yeux. Ils peuvent intervenir même sur le travail de communication. Une complicité mutuelle donc reste de mise. Un dernier mot... Je vous remercie pour m'avoir permis de relater, quoique brièvement, le dur métier de réalisateur. Ceci dit, c'est une profession très exaltante et passionnante.