Rabah Saâdane est quelqu'un de très occupé. Quand on est entraîneur en chef d'une équipe nationale qui va prendre part à la phase finale de la Coupe du monde de football, on ne doit certainement pas voir une seule minute à soi. On est tellement pris que l'on devient un habitué des nuits sans sommeil. Pourtant, l'entraîneur de l'équipe d'Algérie ne semble pas répondre à ce profil, du moins quand il se permet d'accorder des interviewes à des chaînes de télévision et de radios de pays arabes. C'est un canal comme un autre mais on aurait apprécié qu'il ne distille pas des informations qui intéressent, en premier, les journalistes algériens. Finalement, ces derniers restent toujours à la traînent pour tout ce qui se décide au niveau de leur équipe nationale. S'ils veulent en savoir plus, on leur demande de passer par des canaux étrangers. Bilan de l'opération : Saâdane va donner une conférence de presse le 4 mai en direction de ces journalistes algériens pour leur donner des informations qu'il a déjà révélées dans des médias étrangers. 23, 30 ou 35 noms ? Toujours est-il qu'il est beaucoup question d'une certaine liste de joueurs que le coach national va arrêter avant le 11 mai pour l'envoyer au secrétariat général de la Fifa. On spécule sur le nombre d'éléments qui seront retenus dans cette liste. On a beaucoup parlé de 30 noms pour ensuite annoncer que Saâdane se contentera de 23 joueurs seulement. Finalement c'est lui-même, à travers une chaîne de télévision d'un pays arabe, qui nous apprend qu'il va se décider sur une trentaine d'élus. En fait, l'entraîneur national ne fait pas dans la précision puisque selon le règlement de la Coupe du monde, il peut, sur cette fameuse liste, aligner 35 noms. Il nous étonnerait fort que Saâdane ne le fasse pas car il s'agit d'une faveur de la Fifa qui permet à tous les entraîneurs des équipes qualifiées au Mondial d'avoir le panel le plus large dans lequel ils pourront puiser les 23 noms de ceux qui effectivement iront en Afrique du Sud. Evidemment, le coach national pourra dire que 35 c'est beaucoup à prendre en stage en Suisse et en Allemagne mais rien ne l'oblige à emmener tout ce monde là. Il peut très bien tabler sur 30 éléments susceptibles d'aller en stage et qui resteront en réserve en cas de coup dur de dernière minute. Au-delà de l'attente de l'annonce des heureux élus, il est une information sur laquelle les médias nationaux ne cessent de revenir, à savoir le devenir de Rabah Saâdane après la Coupe du monde. Disons que, dans son immense majorité, la presse algérienne le donne partant. On donne même les noms des éventuels remplaçants dont un grand nombre viennent de l'étranger. Il se pourrait bien, pourtant, que nous ayons en septembre prochain, lorsque l'équipe d'Algérie entamera sa campagne de qualification à la phase finale de la CAN de 2012, que nous ayons comme entraîneur national quelqu'un qui s'appellerait… Rabah Saâdane. Eh oui. Pourquoi voudrait-on que le coach actuel de l'équipe nationale s'en aille alors que la possibilité de le voir renouveler son contrat avec la FAF est réelle ? Un DTN qui reviendra cher Il faut rappeler que le 1er mars, lors de la conférence de presse qu'il avait animée conjointement avec Saâdane, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, avait indiqué qu'il n'avait sur son bureau aucune offre de service pour entraîner l'équipe nationale que ce soit de l'étranger ou d'Algérie. Il avait ajouté que lui et Saâdane était en discussion sur le devenir de ce dernier après la Coupe du monde et qu'il restait encore quelques détails à régler. Cela sous-entendait qu'une proposition de poursuivre sa mission à la tête de l'équipe nationale avait été faite à l'enfant de Batna. Il avait, même, assuré l'assistance que Saâdane n'était en contact avec aucune autre fédération, aucun club ni aucune chaîne de télévision. L'enfant de Batna avait, par la suite, laissé entrevoir l'éventualité qu'il sera bien entraîneur national après le Mondial quand il était allé en France à la recherche de nouveaux joueurs susceptibles de rejoindre les Verts. Il avait précisé, en cette circonstance, que certains des ces joueurs avaient été contactés en vue de la phase de qualification à la CAN de 2012. Il reste, maintenant, la possibilité de voir Saâdane atterrir à la DTN. C'est une éventualité à ne pas écarter. Cependant dans le budget prévisionnel que la FAF compte utiliser durant l'année 2010, il est indiqué que le futur DTN sera rémunéré à plus de 5 milliards de centimes par an, ce qui suppose qu'il s'agira d'un étranger bardé de diplômes. Ce n'est pas que nous mettons en doute ceux de Saâdane, ni les compétences de ce dernier mais il nous étonnerait fort que la FAF consente de débloquer autant d'argent pour payer un technicien algérien. En outre quand la fédération avait lancé son offre d'emploi pour le recrutement d'un DTN, les critères demandés, notamment les références en matière de diplômes, ne semblait pas concerner un Algérien car on ne connaît pas tellement de nos compatriotes qui puissent faire valoir un tel bagage. La FAF exige, en effet, que le postulant soit titulaire d'un doctorat en théorie et méthodologie de l'entraînement en football ou d'un magister en théorie et méthodologie de l'entraînement en football ou d'un 3e degré dans le diplôme d'entraîneur professionnel (diplôme Fifa). Il devra, en sus, certifier qu'il a une expérience de 15 années d'ancienneté en qualité d'entraîneur de football de haut niveau (professionnel). Ceci dit, il y a le Mondial 2010 et les résultats qu'il va donner. Nul ne sait, si ce n'est l'intéressé lui-même, comment Saâdane réagira aux résultats des Verts. On peut, cependant, avancer que si ceux-ci venaient à franchir le palier du premier tour, il y a de très fortes chances de voir le coach national poursuivre sa mission.