Un entrepreneur algéro-canadien qui a bénéficié de marchés fictifs et douteux sur le sol canadien a été condamné à 10 années de prison ferme par défaut. Actuellement en fuite, l'accusé est activement recherché par les services de sécurité. Durant le procès dans lequel le Trésor public s'est constitué partie civile suite «aux différences relevées sur les factures présentées par le consulat, en 2009», le premier responsable des finances et de gestion exerçant au sein du consulat algérien sur le sol de la capitale canadienne a nié «avoir des relations particulières avec l'entrepreneur», bénéficiaire de marché à l'origine du préjudice s'élevant à 18 000 dollars canadiens. «Je n'ai rien à faire dans cette affaire», devait dire le diplomate algérien avant de préciser avec force que «lors de mon arrivée au poste, l'entrepreneur activait déjà». Il fait savoir également que «le terrain sur lequel activait l'entrepreneur a été concédé par le consulat d'Algérie». C'est peut-être le fait que ce dernier ait procédé au remboursement de cette somme «estimant agir en conformité avec les textes et lois algériennes» que les soupçons se sont portés sur lui. Cette démarche aurait été interprétée comme une reconnaissance du préjudice. Il y a lieu de préciser, selon une source très proche du dossier que «l'entrepreneur, actuellement en fuite, aurait, accablé le responsable du consulat, lors de son audition sur le sol canadien et ce, dans le cadre d'une enquête diligentée suite à une plainte déposée en 2009 par le ministère des Affaires étrangères». Une plainte, qui incriminait le cadre du consulat et l'entrepreneur, poursuivi quelques jours plus tard pour dilapidation de deniers publics et infraction aux codes des marchés (cession de marchés fictifs) pour la modique somme de 18 000 dollars canadiens, a été déposée. Une commission d'enquête, constituée pour l'occasion, avait relevé des malversations suite à un contrôle approfondi du livre comptable du département relevant de la représentation diplomatique algérienne. Suite aux auditions du réquisitoire du procureur qui requerra 10 années de prison ferme et de la plaidoirie de la défense, le président de l'audience condamna le diplomate à purger une peine de 5 années de prison ferme. Bien que la défense avait mis en relief, à juste titre, «la différence entre les dates du début des activités de l'entrepreneur et celles marquant l'arrivée de son client au poste de responsabilité des finances au sein du consulat», le président devait reconduire la première condamnation du diplomate à 5 ans de prison, prononcée par le tribunal de Bir Mourad Rais suite à laquelle, un pourvoi en cassation a été introduit par le ministère des Affaires étrangères.