L'anarchie qui marque la gestion du patrimoine foncier de la wilaya de Annaba n'a pas révélé tous ses secrets, ni permis de cerner officiellement les responsables malgré quelques lueurs d'espoir perceptibles, depuis peu, à l'échelle nationale. La situation est dramatique. Il suffit de regarder ces lotissements sans âme et ces cités tentaculaires, approximativement viabilisés, mais sans commodités, ni aménagement urbain. Les représentants de la société civile, les comités de quartiers et l'ensemble du mouvement associatif ne ratent aucune occasion pour interpeller les responsables à tous les niveaux, pour mettre fin à cette porcherie. La disposition de quelques espaces vitaux et des aires de jeux dans quelques cités, ainsi que l'abattage des arbres forestiers au bas des montagnes de la wilaya, entre autres, Bouguentasse, pont-blanc, situés en amont à la chaîne de montagnes de Séraidi, souvent grignotée, voire envahie par le béton, sont le résultat d'au moins une bonne dizaine d'années de mesures hâtives et de décisions conjoncturelles, susceptibles à l'époque d'atténuer la crise de logement, qui est aujourd'hui la plaie puante de Annaba. L'émergence du marché du foncier échappant à tout contrôle et aux textes de loi, avec la saturation du parc immobilier par un tissu urbain hideux, sont autant de facteurs de la situation anarchique qui prévaut aujourd'hui, dans une wilaya où l'offre est loin de pouvoir satisfaire la demande en matière de logement. Cette demande en constante augmentation n'est autre que le résultat d'une gestion inadéquate. Ce constat n'est pas uniquement valable pour les terrains communaux et domaniaux, mais l'est aussi pour les propriétés privées où les résultats sont pires. Des mesures salvatrices se profilent à l'horizon, avec de nouvelles règles de gestion. De l'élaboration de ces nouvelles mesures découle la constitution, au profit des communes, d'un portefeuille de terrains constructibles par secteur urbanisé, à urbaniser ou à urbanisation future. Dans tous ces cas de figure, l'anarchie dans la gestion du foncier règne en maître sur la situation de la crise du logement dans cette wilaya qui a bénéficié, lors du premier quinquennat 2005/2009, de quelque 22 000 logements, toutes formules confondues, dont une bonne partie a été réalisée sur les espaces verts et des aires de jeux, mieux encore en hauteur, comme c'est le cas des 140 logements sociaux de Bouguentasse, après avoir rasé des milliers d'arbres, formant, il y a peu de temps, une partie de la forêt reliant l'une des plus importantes chaînes de montagnes, en l'occurrence les monts de l'Edough, à la station balnéaire de Seraidi. Ce dernier dont l'amont a été dégradé par la construction de centaines de logements sociaux, LSP, LSL et AADL. Mieux encore, des lotissements morts ont été érigés sur des falaises, pour ne citer que ceux-là, car la liste des dégâts ravageurs, générés par l'anarchie dans la gestion du foncier est dramatique. Si aujourd'hui les mesures nécessaires ne sont pas prises aux fins de mettre un terme à ce gâchis, avec la mise en place de nouvelles règles de gestion modernes du foncier à Annaba, la situation prendrait des mesures multidimensionnelles, dont les répercussions seraient non seulement négatives sur l'urbanisation de la wilaya, mais aussi sur son milieu environnemental.