Angela Merkel regrettera-t-elle son soutien au processus d'aide financière à la Grèce ? La chancelière allemande joue gros en ce 9 mai, journée de l'Europe. En effet, des élections-clé se tiennent en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne (8 millions de personnes, 13 millions d'électeurs). En 2005, la coalition CDU-FDP avait mis fin au règne historique des sociaux-démocrates dans ce bassin industriel. Cette année, alors que la même coalition CDU-FDP s'est formée au niveau national autour d'Angela Merkel en octobre 2009, les chrétiens-démocrates pourraient bien perdre et entraîner par là même une crise au niveau national, Merkel perdant la majorité. Le président chrétien-démocrate de la région, Jürgen Rüttger, est talonné par sa challenger social-démocrate, Hannelore Kraft. Selon un sondage YouGov publié samedi dans le quotidien Bild, 21% des électeurs affirment que le soutien allemand à Athènes va influencer leur vote. Les commentateurs l'ont souvent répété ces derniers temps : si Angela Merkel semble hésitante vis-à-vis de la Grèce, c'est pour des raisons de politique intérieure. La chancelière aurait préféré aider Athènes après le 9 mai. La peur d'une contagion de la crise grecque aux autres pays de l'union aura eu raison de ce raisonnement. La chancelière a dû s'engager la semaine dernière (le Parlement allemand a donné son feu vert vendredi au versement de plus de 22 milliards d'euros) et en particulier dans la nuit de vendredi à samedi, quand les chefs d'Etat de la zone euro ont annoncé la mise en place d'un fonds inédit d'assistance financière.