Du pétrole dans le Golfe du Mexique par la faute de BP, une énième bavure en Afghanistan qu'aurait commise l'armée de l'air US, une enquête sur de supposés liens entre les talibans pakistanais et le djihadiste de New York qui devrait être déchu de sa nationalité américaine, la tragédie grecque qui se répercute sur le Dow Jones… Tout serait-il source d'inquiétude pour l'administration Obama qui ne crie plus sur les toits quand est-ce que son projet de réforme de la santé devra être revoté ? Les nouvelles du front sont si mauvaises que la patronne du Département d'Etat US devra prendre le soin de les trier, les moins graves en haut de page, avant de les soumettre à la juste appréciation du grand chef. Mais Mme Clinton n'a pas été désignée chef de la diplomatie américaine pour ne rapporter que ce genre d'informations déplaisantes. Il arrive qu'elle en déniche de bonnes et c'est justement le cas. Sans grand suspense, l'Autorité palestinienne a accepté officiellement de prendre part au dialogue indirect avec les Israéliens et que chapeautera durant quatre mois le gouvernement des Etats-Unis. Mieux encore, Mahmoud Abbas a remis un écrit à George Mitchell, paraphant l'engagement de la partie palestinienne en ce sens. Nous imaginons déjà la joie immense de Benjamin Netanyahou qui aurait réussi à «arracher» les Palestiniens des mains des pays dits durs du Moyen-Orient, ne serait-ce que pour les quatre mois à venir. Alors que Shimon Peres se trouve à Moscou pour convaincre les autorités du Kremlin a coopérer dans la perspective du vote de sanctions contre l'Iran, le gouvernement de Tel-Aviv profitera-t-il du temps que durera ce dialogue de proximité palestino-israélien pour isoler le plus possible l'axe Téhéran-Damas ? Et comment ! Benjamin Netanyahou et ses alliés occidentaux ne pouvaient pas espérer mieux qu'un retour de l'Autorité palestinienne à la table des négociations. Un retour qui, en plus de donner une légitimité à l'Etat hébreu en tant que partenaire sérieux de la paix, offrirait une possibilité au Fatah palestinien d'imposer ses points de vue par rapport au reste des composantes du paysage politique interne. D'où le rejet de ces pourparlers indirects par le Hamas et le Front de libération de la Palestine. Ce, malgré les assurances des Etats-Unis quant à aborder lors de ces mêmes négociations la colonisation, le sort des réfugiés et le statut final. Parce qu'il fait partie de la coutume, le capotage sera-t-il tenté par l'un des nombreux acteurs du conflit ? Chose sûre, l'Etat hébreu fera preuve de retenue et de patience pour ne pas contrarier la Russie et la Chine, deux puissances incontournables qui, sans leur active contribution, la République islamique d'Iran échappera au quatrième régime de sanctions. Mais les gouvernements de Moscou et de Pékin croient-ils vraiment en ce processus de relance des négociations indirectes sous l'égide des Etats-Unis ? Tout comme Paris, ils s'attendent à ce que la véritable relance se concrétise à l'automne prochain. Car, il ne s'agit là que de préliminaires fragiles qui risquent de partir en éclats au premier coup foireux. Quoi qu'il en résulte, le fait que l'AP et Tel-Aviv reprennent langue est une bonne nouvelle pour le président Obama. Il en avait tant besoin.