C'est quasiment devenu un chapitre qui ne connaîtra pas d'épilogue. La cherté des prix des fruits et légumes est maintenant un sujet banal au point que les clients n'attendent plus la baisse des produits maraîchers. La mercuriale est enflammée et les citoyens ne savent plus quoi faire. «Que veux-tu mon fils, crois-tu que nous sommes capables de mener une révolution contre les responsables incompétents? affirme Ammi Ali, dépassé et désespéré, sur un ton nerveux en voyant les ardoises affichant les prix des légumes au marché de Chéraga. Il est en effet devenu impossible de remplir le couffin. «1000 DA, c'est de quoi acheter quelques légumes comme les carottes, les pommes de terre ou les aubergines. Rien d'autre. On ne peut plus s'offrir des fruits», ajoute de son côté une dame âgée qui observe les prix avec le doigt posé sur le menton. «La sonnette d'alarme est tirée, il peut y avoir des émeutes et c'est à eux de juger», estime Mourad. Au vu des prix affichés par les marchands, l'on se demande ce que seront ceux proposés durant le mois de Ramadhan. Les haricots verts se vendant à 180 DA ne laissent pas présager de bonnes nouvelles. Les carottes à 70 DA et les tomates entre 80 et 90 DA constituent à elles seules des légumes fort consommés durant le mois sacré, mais depuis plus de 6 mois, leurs prix ne baissent pas. Ajouter à cela les aubergines dont le prix n'a pas également changé depuis maintenant une année. Elles sont à 80 DA. Les courgettes de piètre qualité sont vendues à 60 DA. Quant aux petits pois, dont c'est pourtant la saison, leur prix ne descend pas en dessous de 80 DA. Une deuxième variété est monnayée à 100 DA. S'agissant des oignons, les pratiques mafieuses des spéculateurs continuen»de sévir. Vendus à 100 DA, le souhait exprimé par les citoyens est que les producteurs de ce légume soient pénalisés au même titre que les éleveurs. Parmi ces derniers, «certains qui ont perçu des sommes colossales ont tout bonnement acheté des 4X4 et gaspillé leur argent dans les cabarets. Importer de la viande soudanaise est une très bonne idée et elle leur servira de leçon», pense Kamel, un entrepreneur. Hormis le prix de la pomme de terre qui est cédée entre 25 et 30 DA, globalement, les légumes sont chers. Les fruits, quant à eux, l'ont toujours été, mais ceci peut s'expliquer pour des raisons plus concrètes. La banane est vendue à 100 DA et les pommes à 180 DA. Dans le rayon fruits, les prix n'ont pas changé. Tout simplement.