Hier, le boulevard du Front de mer à Oran a connu une effervescence quand un groupe de familles, exclues de l'opération de relogement des habitants du vieux bâti, s'est déplacé à la daïra pour protester. Ne voyant pas leurs noms figurer sur la liste des 176 bénéficiaires de logements, des pères et des mères de familles se sont déplacés en masse pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de hogra. «Nous avons réagi pacifiquement pour connaître les raisons de notre éviction de la liste des familles concernées aujourd'hui par l'opération de relogement. Nous habitons les mêmes immeubles que certaines familles bénéficiaires de logements à Haï Essabah et Haï Ennour. Nous avons sollicité une audience du chef de daïra, mais il a refusé de nous recevoir. Nous avons été orientés vers des responsables qui nous ont recommandé d'introduire des recours qui seront étudiés individuellement dans le cadre de la réglementation en vigueur», diront des protestataires. Au niveau de l'entrée de la daïra, le groupe de citoyens que nous avons rencontrés sur les lieux nous ont raconté des scènes d'hystérie provoquées par des femmes. «L'une d'elle a même tenté de se jeter du haut du Front de mer», diront des témoins présents sur les lieux. L'opération de relogement de 174 familles, entamée hier par l'APC d'Oran, concerne des habitants des quartiers Plateau, Derb, Saint Antoine où se concentrent plusieurs habitations classées vieux bâti. L'opération semble souffrir de lacunes, selon les contestataires, qui ont affirmé que les critères qui ont prévalu au choix des bénéficiaires restent flous. «Nous habitons les mêmes immeubles que certains bénéficiaires mais nous n'avons pas été retenus, c'est bizarre», dira un citoyen. La tension restait perceptible hier au moment où l'opération se poursuivait. Et en attendant les autres opérations qui cibleront cette fois les habitants de Ras El Aïn, Sidi El Houari et de certains bidonvilles, les citoyens continuent de se poser des questions sur les critères retenus par la commission pour établir les listes des bénéficiaires, des critères qui font grincer des dents, selon les termes de plusieurs habitants du vieux bâti.