Les cheminots ne décolèrent pas. La grève déclenchée lundi par les conducteurs de trains se poursuit. Ce mouvement est soutenu par tous les autres travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). La grève risque de durer quelques jours encore, en dépit de la libération du mécanicien hier matin par la justice. «Le mécanicien a été libéré ce matin après avoir passé une nuit en prison. C'est un acte salutaire, mais ce n'est pas suffisant», ont affirmé les mécaniciens de la SNTF. A l'issue d'une assemblée générale tenue hier à la station de maintenance à la gare de Belouizdad, les mécaniciens ont affirmé qu'ils ont transmis une plateforme de revendications à la direction de la SNTF lui demandant d'«offrir des garanties suffisantes pour la protection du personnel roulant». Les travailleurs de la SNTF demandent de combler le vide juridique existant en matière de circulation de trains. «Nous demandons l'application de la loi 90-35 portant sur la protection des biens de l'Etat et l'application du code ferroviaire, en vigueur partout dans le monde, mais qui n'existe pas en Algérie», ont encore ajouté les syndicalistes. «Nous n'allons pas reprendre le travail avant d'éclaircir cette situation. Nous n'allons pas comparaître en justice et affronter ce genre de situation au moindre accident survenu. Il faut mettre en place une solution», ont encore ajouté les travailleurs de la SNTF. Les différentes gares de la SNTF sont désertées. A la station Agha, des centaines de voyageurs attendent la reprise du train pour pouvoir joindre les différentes wilayas. La salle d'attente est bondée de monde. «SVP madame, j'ai besoin d'avoir une confirmation pour prendre une décision. Si le train de Béjaïa ne part pas, je préfère prendre un autre moyen de transport pour être sûr d'arriver. C'est important», demanda une citoyenne. «Patientez madame, nous aurons une réponse sûre dans une heure environ», répond la réceptionniste. Les guichets sont fermés pendant que les usagers du train attendent cette réponse qui n'arrive malheureusement pas. «Je suis là depuis 9h. On m'a informé que le train va démarrer à 10h, mais là, nous approchons midi sans que l'on ait une réponse», affirment des citoyens.