Malgré un prix administré et fixé par l'Etat, le lait continue de connaître une augmentation décidée par certains livreurs et certains revendeurs à Oran. Cette situation a poussé bon nombre d'oranais à soulever le problème des augmentations officieuses des prix de certains produits de première nécessité et à solliciter l'intervention des pouvoirs publics, notamment à la veille du mois sacré qui promet une curée aux poches déjà martyrisées par un quotidien difficile. Le prix au détail du sachet fixé à 25 dinars n'est que rarement appliqué dans certains quartiers de la ville d'Oran. «Vous pouvez le trouver chez certains détaillants de la périphérie du centre-ville à 27 voire 30 dinars», dira un citoyen qui ne manquera pas de souligner que plusieurs détaillants ont tenu pour responsables les livreurs qui auraient décidé d'une augmentation sans tenir compte du prix fixé par les pouvoirs publics. Un livreur que nous avons approché avouera qu'il revendait le sachet de lait à 23,50 dinars, «mais depuis quelques jours, le producteur a majoré son prix de 2 dinars. Je ne peux pas travailler à perte. J'ai moi aussi des charges et j'ai un crédit Ansej à rembourser», dira-t-il. Pour lui, les détaillants de la périphérie devraient s‘organiser pour contraindre les producteurs à respecter les marges fixées par l'Etat. «Des commerçants du centre-ville ont refusé la vente selon les nouveaux prix fixés. Ils se sont tous donné le mot et aujourd'hui, le lait est vendu à 25 dinars dans plusieurs quartiers. Que les autres fassent de même et vous verrez qu'il n'y aura pas d'augmentation», dira-t-il. Dans des cités comme Essedikkia, Haï Akid Lotfi ou des villes comme Misserghine, les contrôleurs des prix ont du pain sur la planche. Le lait y est vendu à 27 et même à 30 dinars par des commerçants légalement installés. «Ils ne travaillent pas au noir. Ils ont des registres du commerce et ils sont tenus de respecter les fourchettes de prix. Mais cela ne les empêche pas de faire flamber les prix à l'approche du ramadhan, c'est une aberration», dira la même source. Il y a quelques mois, la DCP s'était attaquée à certains producteurs qui ne respectaient pas les dosages du lait en poudre au motif que le cours de la matière première a connu une hausse dans le marché mondial. «Des sachets de lait de mauvaise qualité ont été saisis et les fabricants verbalisés, mais cela ne les a pas empêchés de revenir à la charge en mettant sur le marché un produit de mauvaise qualité et à un prix prohibitif», fera remarquer un commerçant. En attendant, un lait de mauvaise qualité est vendu à Oran à un prix qui risque de connaître à l'occasion du ramadhan d'autres hausses.