La pathologie est souvent bénigne et pourtant un quart des victimes ne peut pas reprendre le travail avant une semaine et, malheureusement, les risques d'instabilité de la cheville ou de séquelles tardives ne sont pas rares. Car si un retour rapide à une mobilité normale du membre inférieur est souhaitable, le traitement idéal de l'entorse de la cheville n'est pas encore parfaitement défini. La prise en charge de l'entorse de la cheville peut être passive, avec repos, glaçage, compression, protection, surélévation de la jambe et beaucoup de services d'urgence recommandent la mise en décharge à l'aide de béquilles, alors que d'autres préfèrent encore l'immobilisation par résine pendant deux semaines. Des travaux antérieurs ont pourtant démontré l'intérêt d'une mobilisation précoce et l'autorisation rapide de l'appui, avec des protections, associées au glaçage, à la compression, aux médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens et à la kinésithérapie. Une étude réalisée au Royaume-Uni a comparé deux types d'approche des entorses bénignes de la cheville. Deux groupes de patients ont reçu au départ les mêmes conseils classiques de prise en charge, mais dans l'un, les exercices de rééducation débutaient immédiatement avec reprise rapide de l'appui, alors que dans l'autre, ils n'étaient commencés qu'une semaine plus tard. L'amélioration a été plus rapide dans le groupe rééduqué tout de suite, comme le montre l'aptitude à marcher plus longtemps, à monter davantage de marches d'escalier, ou à avoir, sur une plus longue durée, des activités physiques de faible intensité. L'avantage s'est maintenu pendant les deux premières semaines, mais la mobilisation immédiate ne semble avoir aucune action sur la douleur ni sur l'œdème et ne modifie pas le pronostic au long cours, puisqu'à 16 semaines les patients des deux groupes ont la même capacité fonctionnelle et les rechutes à distance sont identiques.