On ne peut expliquer comment certains n'ont pas pu voir le match pour lequel tous les algériens ont retenu leur souffle. Sur cette question, nous avons préféré recueillir quelques témoignages des inconditionnels des verts à Alger. Nous avons demandé à un citoyen s'il regardait le match ; sa réponse était symbolique : «N'est pas algérien qui ne voit pas le match». La majorité des supporters rencontrés étaient de cet avis, mais on a trouvé des fans de notre équipe nationale qui n'ont pas eu le courage de le voir. «Je ne peux pas voir le match, car je ne supporte pas de voir mon fils stresser ou triste», nous dit la mère de Samir qui a préféré rester dans le jardin à l'heure de la rencontre footballistique Algérie-Etats-Unis d'Amérique. Des gens ont même consommé des calmants ou des comprimés anti-stress avant le match. Les cardiaques, les diabétiques et les hypertendus ont été conseillés par leurs médecins de ne pas voir le match, à l'exemple de Mme Asma, malgré son grand amour manifesté envers les camarades de Ziani. «Mes enfants m'empêchent de suivre le match, car lors de la rencontre Algérie-Egypte, j'ai fait un pic de tension et j'ai été hospitalisée pendant une semaine», témoigne-t-elle. Imen, l'une des autres fans, n'accepte pas la perte pour son équipe nationale. Elle aussi ne peut pas voir le match, mais elle a préférée soutenir l'EN à sa manière, par la prière : «Pendant les 90 minutes du match, je mets un casque pour écouter les versets coraniques et je prie Dieu pour que notre drapeau se lève à la fin du match», tient à souligner Imen, étudiante en médecine. Amina ajoute de son côté : «je n'arrive pas a manger convenablement pendant 3 jours à cause du stress du match». Nacer qui défilait dans sa voiture avec ses amis nous a déclaré que «la peur des résultats du match est plus grande que celle du bac». Le mercredi 23 juin 2010 à 15h, tous les algériens étaient réunis devant leurs écrans de télévision, comme à l'heure du f'tour pendant le ramadhan.