Abderrahmane, âgé de 14 ans, a été plusieurs fois exclu de l'école comme «enfant difficile», «perturbateur» et «agressif». Issu de parents divorcés et abandonné par le papa, il a été exclu pour le même motif des écoles de Kouba, de Belcourt, de Chéraga et même d'une école spécialisée à Ben Aknoun. L'enfant a été suivi par des psychologues et un pédo-psychiatre qui ont abouti tous à la même conclusion : «enfant normal présentant des capacités mentales énormes». Pourtant, l'enfant a été exclu alors qu'il avait à peine 8 ans, selon sa maman. Il a également fait l'objet de refus d'inscription dans une école de Chéraga à proximité de son lieu de résidence car, selon le directeur dudit établissement, le découpage administratif ne lui permet pas de le prendre chez lui, selon sa maman. Malgré cela, la famille s'est adressée à la direction de l'éducation pour résoudre le problème mais le directeur a indirectement refusé en reportant à chaque fois la rencontre avec sa maman. Dépitée, celle-ci, vivant une situation difficile depuis son divorce, a fini par laisser tomber puisque pour elle, c'était évident, «aucune école n'acceptera mon fils à cause de son indiscipline». Abderrahmane à 14 ans est prédisposé à la délinquance car aucun établissement ne l'a accepté. A cet âge, la formation professionnelle ne lui est pas accessible, car il a quitté très tôt l'école, en 3e année primaire.