C'est un véritable calvaire qu'a vécu la famille de Mohamed, battu à mort par une bande de jeunes, dans la nuit de samedi à dimanche sur la route des vacances. Un léger accrochage et quelques éraflures sur la carrosserie ont déclenché l'enfer. C'est un fait divers comme on ne l'imagine pas en France. Un de ceux qui frappe en plein cœur d'autant qu'il surgit presque à l'improviste, au détour d'un constat d'accident qui n'a plus rien « d'amiable », sur la route des vacances. La même que l'on imagine ensoleillée et détendue, le regard porté vers le Grand bleu. L'incroyable violence de ce qui s'est passé dans la nuit de samedi à dimanche sur l'autoroute A13 rappelle les heures les plus sombres de l'histoire de France. « Ils nous ont dit : on va vous tuer devant votre mère. C'était ça leur programme : on va les finir ». La voix du jeune Nabil tremble encore sur les ondes d'Europe 1 quand hier, il témoigne de cette nuit funeste au cours de laquelle son frère a perdu la vie. « les femmes allaient à Oran pour deux mois de vacances » Il est environ une heure du matin, cette nuit-là, quand le convoi des trois voitures d'une même famille arrive à hauteur de la commune du Chapet. Sans doute est-elle déjà très excitée à l'idée de revoir bientôt l'Algérie. « Les femmes allaient à Oran pour deux mois de vacances » racontera plus tard un proche. C'est alors que l'un des véhicules accroche une Renault. À son bord une jeune femme qui refuse de signer le constat. Le ton monte, elle appelle quelques copains de la cité industrielle des Mureaux toute proche. Une dizaine de jeunes gens déboulent en voiture et une bagarre éclate au bord de l'autoroute. Mohamed, l'un des trois frères, est battu à mort devant sa famille impuissante. « une vraie boucherie » « Ils ont fait ça devant notre mère et devant sa femme avec qui il était marié depuis un an, c'est horrible », a raconté un des frères rescapés, les larmes dans la voix. Mohamed a succombé à ses graves blessures à l'hôpital et quatre autres membres de la famille ont été blessés. « Une vraie boucherie » selon une source proche de l'enquête. Quant aux agresseurs qui se sont enfuis à l'arrivée de la police et des secours, deux d'entre eux ont été mis en examen et écroués lundi soir tandis que trois autres ont été placés en garde à vue, mardi soir. Il a suffi d'un léger accrochage et quelques éraflures… pour un voyage au bout de l'enfer.