Une journée sans info pour dénoncer les dangers d'une presse muselée : la quasi-totalité des médias italiens ont fait «silence» hier pour protester contre un projet de loi qui limiterait l'usage des écoutes téléphoniques dans les enquêtes judiciaires. Le texte interdirait également à la presse de diffuser des extraits d'écoutes et de publier des informations sur des investigations en cours. En vertu du texte préparé par le ministre de la Justice, Angelino Alfano, les journalistes s'exposeraient à une peine d'un mois d'emprisonnement, tandis que les éditeurs pourraient écoper d'amendes allant jusqu'à 464 000 euros. Considérant le projet soutenu par le président du Conseil, Silvio Berlusconi, comme une violation de la liberté de l'information, les journalistes ont appelé à une «journée du silence» dans les médias pour illustrer son impact potentiel. Dans la matinée, seuls quelques journaux étaient présents en kiosque : Il Giornale, un quotidien conservateur appartenant à la famille de Silvio Berlusconi, Il Foglio, un autre journal conservateur proche du président du Conseil, et Il Riformista, un journal de centre-gauche opposé au texte mais qui juge contre-productif un «bâillon auto-imposé».