C'est donc maintenant officiel, Rabah Saâdane sera bien l'entraîneur de l'équipe nationale A pour les deux prochaines années. Que n'a-t-on pas spéculé sur son départ et sur son remplacement après la participation des Verts à la dernière Coupe du monde ! Dans la majorité des cas, il lui était imputé l'échec de ces derniers allant jusqu'à trouver qu'il n'avait pas la compétence pour diriger un tel groupe dans une compétition de ce niveau. Si on comprend bien, Capello n'avait pas lui aussi les compétences pour mener l'Angleterre et ses stars vers les sommets. Il en est de même d'Eriksson qui n'a rien su faire d'une équipe aussi constellée d'étoiles que celle de Côte d'Ivoire. Que dire également d'un Lippi qui a permis à l'équipe d'Italie, championne du monde sous sa conduite en 2006, de se faire humilier en Afrique du Sud ? On fait comme si Saâdane avait sous la main de très grandes stars du football planétaire, des joueurs qui émargent dans les plus grands clubs du monde et non pas des éléments tout juste bons pour signer dans de petits clubs européens ou qui finissent, tout simplement, par atterrir dans des clubs aussi modestes que ceux du Qatar. La démesure est facile à installer pour peu que l'on réussisse à gagner un ou deux matches. On oublie vite où se trouvait cette équipe nationale lorsque Saâdane l'avait prise en main en octobre 2007. Voilà que se répète, aujourd'hui, le même scénario. Dans un communiqué, la Fédération algérienne de football confirme le maintien de l'intéressé à son poste d'entraîneur national, tout en indiquant que son staff technique sera renforcé par le recrutement de techniciens de haut niveau et qu'il sera procédé à la nomination d'un entraîneur national-adjoint et d'un manager général de l'équipe nationale. Dans aucune ligne de ce communiqué il n'est fait mention d'un technicien étranger. Pourtant, depuis quelques jours, les informations sur cette équipe nationale font ressortir que celle-ci aura bien un étranger comme entraîneur-adjoint. Cela tendrait à faire croire que les «techniciens de haut niveau» tel que précisé dans le communiqué n'existent pas en Algérie. Merci à tous les entraîneurs algériens qui exercent un peu partout en Algérie et merci à Saâdane lui-même, enseignant à l'ISTS et formateur de techniciens. Un Saâdane lequel, si on en croit certains titres de la presse nationale, doit mener l'équipe nationale à la finale de la CAN 2012, voire la gagner pour certains. Or, dans le communiqué de la FAF, il est bien stipulé que l'entraîneur national aura pour objectif de qualifier les Verts à la phase finale de la CAN 2012. Nous sommes loin de la finale et bien entendu de la conquête du trophée. C'est comme pour la Coupe du monde où il n'était question que de qualification pour la phase finale au départ pour se transformer, ensuite, en quasi obligation de mener les Verts aux 8e de finale, voire plus loin. Et quand ces derniers échouent, c'est l'entraîneur national qui est qualifié d'incompétent. Cet entraîneur à qui il avait été demandé en 2007 de seulement qualifier l'équipe nationale à la CAN 2010, qui réussit dans son entreprise, passe le premier tour, va jusqu'en demi-finales et, cerise sur le gâteau, qualifie les Verts à la Coupe du monde. On se demande où est le véritable incompétent.