En dépit des pressions «subies de toutes parts», les travailleurs de Dubai Ports World (DPW) maintiennent leur mot d'ordre de grève. «Il n'y aura plus de retour en arrière», nous confirme une source syndicale qui évoque «un problème de paperasse» à régler avant d'entrer en action. Entériné par 430 dockers à l'issue d'une assemblée générale tenue le 21 juillet, le mot d'ordre de grève a été maintenu lors d'un conclave tenu hier par les représentants des travailleurs, qui regrettent les tergiversations et la fuite en avant de la direction de DPW qui n'a pas jugé utile de répondre favorablement aux doléances de ses employés. Notre source affirme que le recours à la grève est une question de jours. Elle s'explique : «La réunion de jeudi avec la direction de DPW a encore une fois buté sur l'entêtement de celle-ci.» «Nous avons décidé hier d'envoyer un rapport détaillé de toutes nos rencontres et réunions à l'inspection du travail et aux hauts responsables de l'UGTA pour les informer de la réalité de notre situation intenable», dit la même voix qui révèle que la direction de DPW «a refusé de rémunérer l'huissier de justice et ce dernier refuse à son tour de nous délivrer le PV de notre assemblée générale à laquelle il a assisté». Le procès-verbal, rappelle notre source, «est une condition sine qua non pour lancer le préavis de grève». Pour lui, ce n'est pas cette énième manœuvre qui va entamer la volonté des dockers à aller jusqu'au bout. «Nous allons mettre la main à la poche auquel cas», dit-il affirmant que le préavis de grève sera lancé «dans quelques jours». Des copies seront adressées à l'inspection du travail, ainsi qu'à la direction de DPW, dira encore notre source. La direction de DPW El Djazair a, pour rappel, alors qu'elle est sommée par le ministère du Commerce et celui des transports d'accélérer les travaux, assuré les travailleurs de prendre en charge leurs doléances. Aucune avancée palpable n'a été constatée notamment par rapport à l'application du nouveau programme de travail qu'elle a consenti, c'est-à-dire un volume hebdomadaire de 40 heures, encore moins l'augmentation des salaires qui devait varier entre 11 et 24%. Lors de la réunion de jeudi, la direction de DPW a, avons-nous encore appris, décidé d'une augmentation de seulement 6% sous prétexte que les travailleurs ont déjà bénéficié de 5% dès leur engagement au sein de cette entreprise qatarie. Ce que les représentants syndicaux ont catégoriquement refusé. A en croire d'autres sources, il semblerait que les hauts responsables de l'UGTA qui seront destinataires de rapports des travailleurs ne sont pas tout à fait d'accord avec la démarche des dockers du port d'Alger, ce qui explique cette situation de «statu quo» et les problèmes «d'ordre bureaucratique» évoqués plus haut.