Le marché des boissons gazeuses connaît une concurrence des plus rudes ces derrières années en Algérie. En effet, depuis l'introduction, en 1995, sur le marché national de marques de renommée mondiale, les limonaderies installées en Kabylie en ont subi les conséquences. Certaines ont résisté malgré le rétrécissement de leurs parts de marché. D'autres ont cependant jeté l'éponge. Satisfaire le client avec des dépenses supplémentaires en matière d'investissement sans toucher aux prix de vente est un hic pour les entrepreneurs algériens. Par ailleurs, le contrôle des services concernés de l'Etat pour éviter toutes infractions est devenu redoutable. Les conséquences de l'introduction des marques mondiales Selon le propriétaire de la limonaderie Hamidi sise à M'douha, au chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou : «Nous avons cessé notre activité à cause des nouvelles impositions de notre administration au moment où les concurrents ont toutes les facilitations d'accès aux crédits et autres bénéfices comme l'aide pour l'importation des nouvelles technologies du savoir et/ou matériel. Facilitations au niveau du port. Par contre, nous, nous nous sommes retrouvés seuls face aux géants mondiaux des boissons gazeuses.» Et d'enchaîner : «Vous savez, notre usine existait depuis 1954. Dans les conditions les plus appropriées, on assurait la production de limonade connue et estimée par le consommateur. Jusqu'à fin 2008, nous travaillions normalement. Ce qui nous a poussé à fermer, ce n'est pas la concurrence mais le climat des affaires de notre pays. Il est difficile d'avoir accès aux crédits et autres facilitations administratives. Les entraves sont multiples. Notre usine est fermée et une soixantaine de travailleurs ont perdu leur emploi.» Les résistants contre vents et marées D'autres gérants de fabrique de boissons gazeuses ont pu surmonter les embûches. Il faut signaler que leur secteur d'activité reste rentable malgré les effervescences et les périodes de turbulences générées par les crises dues à l'augmentation du prix du sucre sur le marché mondial et autres exigences liées à la qualité. Selon Idir, gérant de l'usine de limonade Le Montagnard sise à Aïn Zaouïa, dans la daïra de Draâ El Mizan, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou : «La boisson Le Montagnard existe sur le marché depuis 1984. On a résisté contre vents et marées. Il faut reconnaître que ce n'est pas facile de mener un combat contre des marques dont la publicité passe toutes les frontières. Après l'introduction des marques comme Coca-Cola et Pepsi nos ventes ont chuté considérablement pour une dizaine d'années. Actuellement, le marché a gagné un peu de dynamique. Nous ciblons le marché local de la wilaya et les régions des wilayas limitrophes.» La qualité et l'hygiène du produit est le souci de Idir : «Notre matière première est naturelle. Nous utilisons le sucre cristal et les machines sont en inox. Elles sont toutes importées d'Europe, de ce côté, je suis exigeant. La propreté et la qualité sont notre premier souci.» La limonade, un produit à risques Le consommateur parfois et faute de moyens financiers se rabat sur des boissons gazeuses qui ne sont pas fabriquées suivant les normes prescrites. Les conséquences sont dramatiques. Il faut noter que plusieurs produits à l'exemple du cyclamate, un produit concérigène, sont utilisés dans la fabrication des boissons gazeuses. Il comporte une importante quantité de sucre, de 30 à 50 fois plus sucrant que le sucre liquide. Ce procédé augmente les dividendes et fera gagner les personnes sans scrupules. La santé du citoyen est remise au second plan par des patrons de limonaderie qui préfèrent suivre le chemin du gain facile au détriment de la santé du consommateur. Les services de contrôle de la qualité et d'hygiène relevant de la direction du commerce et de la santé doivent mener des sorties inopinées afin de fermer les fabriques qui ne travaillent pas dans le cadre du respect de la réglementation en vigueur.