Sollicité pour donner son avis à propos de la vente aux enchères de 284 officines proposées par l'Entreprise nationale de distribution des médicaments (Endimed), le président du Syndicat national des pharmaciens d'officines, Messaoud Belambri, a soutenu qu'elles ont été «surévaluées». La vente aux enchères des pharmacies n'est pas la manière idoine pour aider les jeunes pharmaciens à s'installer, a-t-il ajouté, assurant que même les anciens pharmaciens ne peuvent pas acquérir ces pharmacies à des prix trop élevés. Les mises à prix de l'Endimed sont, de son avis, trop élevées. L'acquisition d'une officine au prix de 20 ou 30 millions de DA hypothéquera l'avenir du pharmacien qui restera endetté pour une durée de 20 ou 30 ans. Et ce, en raison de la faible rentabilité des pharmacies, aggravée par des marges bénéficiaires très maigres. Les pharmaciens sont également pénalisés par le taux élevé du crédit bancaire accordé pour l'acquisition de ces pharmacies. M. Belambri a ainsi mis en doute la capacité des pharmaciens soumissionnaires à rembourser les dettes bancaires. Outre la forte demande, il expliquera les offres élevées des jeunes pharmaciens soumissionnaires par leur refus d'aller s'installer dans des zones enclavées. Il saisira l'occasion pour lancer un appel aux pouvoirs publics pour prévoir des mesures d'encouragement au profit des pharmaciens qui opteraient pour s'installer dans les zones rurales. Entre autres mesures, il proposera l'instauration d'incitations fiscales et la création d'un système de rémunération adéquat. Il trouve inconcevable d'appliquer un régime fiscal identique pour les pharmacies situées au niveau des grandes villes et celles situées au niveau des zones rurales ou éparses. Revenant sur la vente aux enchères, il a relevé que le système tel qu'il est instauré actuellement est «spéculatif» dans la mesure où les pharmaciens sont obligés de faire des offres élevées pour augmenter leurs chances d'acquérir ces officines. Il regrettera, au passage, la détérioration de la profession d'année en année, au moment où certains pharmaciens seraient incapables de rembourser les dettes contractées auprès des fournisseurs.