Les régions de l'ouest du pays sont encore plongées dans la crise. Les opérateurs tentent tant bien que mal d'assurer un approvisionnement régulier de ce produit de première nécessité, mais des contraintes surgissent toujours et piétinent tous les efforts consentis. Résultat : des bagarres sont déclenchées tous les matins et les consommateurs se disputent pour décrocher ce sachet de lait à 25 dinars. «Le marché est mal alimenté en poudre de lait. Nous accusons un retard énorme dans l'approvisionnement de nos unités. Une situation qui est à l'origine de la forte perturbation que connaît le marché ces derniers mois», affirment les opérateurs de l'ouest. L'affaire des 800 tonnes de poudre périmée distribuée aux opérateurs continue de marquer les esprits des transformateurs, qui ne comprennent toujours pas les raisons des agissements de l'Onil. Cette importante quantité de poudre a été importée par le fournisseur français EPI France pour le compte de l'Onil. Le bateau transportant cette marchandise a accosté au port avant que la poudre ne soit stockée au dépôt de stockage Onil à l'entrepôt Giplait de Tizi. Dans la wilaya de Mascara, les opérateurs ont été contraints de restituer cette poudre juste après l'avoir réceptionnée. «C'est une poudre périmée et de mauvaise qualité. Elle a une forte odeur nauséabonde. Nous l'avons analysée et conclu qu'elle est nuisible à la santé publique. C'est la raison pour laquelle nous avons refusé de l'exploiter. Nous avons exigé de la changer, ce qui a été accepté par les services de l'Onil», confient les opérateurs. «Ce scandale a pourtant été étouffé par les cadres de l'Onil qui ont tenté de coller la responsabilité de cette faillite au fournisseur. Cela a donné lieu à un grand conflit entre l'Onil et le fournisseur», affirment les opérateurs. Qui est le responsable ? Certains affirment que ce produit n'est pas fabriqué en France. «Nous recevons une poudre où il est mentionné que le produit est d'origine européenne, mais il n'a jamais été précisé que c'est un produit français», ont-ils encore ajouté. «Ceci s'ajoute au fait que la poudre importée par l'Onil a un coût plus élevé que celle achetée par les opérateurs à raison de 350 à 400 dollars de plus pour chaque tonne. Le lieu qui avait servi au stockage a été fermé il y a plus d'une semaine et le personnel, originaire d'un village de Mascara, a été remercié. Mais la justice n'a jamais été saisie de cette affaire. On se demande d'ailleurs où sont passés les services des douanes et les contrôleurs de la qualité au niveau du port qui ont laissé passer une tel produit sans le moindre contrôle», s'interrogent les opérateurs. La crise du lait qui sévit actuellement dans les régions de l'ouest est imputée aux «conséquences de cette gestion qui a failli causer un grand tort à la santé publique en plus des énormes pertes que cela a occasionnées au Trésor public». Nos multiples tentatives pour joindre M. Djelouli, actuel directeur général de l'Onil, pour nous donner des explications aux problèmes évoqués par les opérateurs ont été vaines. Le responsable ne répond pas, même sur son portable personnel.