L'été sécuritaire de Nicolas Sarkozy et de ses ministres est loin d'être terminé. Il se corse au point que les «superflics» se mettent à dos le Vatican. Après les critiques acerbes de la commission contre le racisme des Nations unies, c'est au tour de l'église de «crucifier» le locataire du château de l'Elysée pour une pratique très peu catholique : le racisme officiel ou d'Etat que le député Montebourg crie sur tous les pupitres, une rose à la main. Le pape Benoît XVI n'ira pas jusqu'à souhaiter une crise cardiaque au président de la Ve République française comme se l'est permis un prêtre lillois avant de regretter ses propos devant un parterre de paroissiens choqués. Il rendra tout de même sa médaille de l'ordre du mérite à Brice Hortefeux, le seul ministre qui a été privé de vacances afin de tester la « FNélisation». Et faire oublier, au passage, l'affaire Woerth et les prévisions, plutôt gondolantes, que sa collègue des finances n'arrive plus à tirer de sous des eaux troubles de Bercy. De sa résidence d'été de castel Gandolfo, le pape Ratzinger, qui au plus souhaiterait une mort politique à Sarkozy, a invité l'actuel gouvernement français à savoir accueillir les légitimes diversités humaines. Venant d'un pape réputé être un intellectuel conservateur, son message fait plus foi d'avertissement que d'une invitation à la fraternité universelle. Paris, qui n'a pas fini d'organiser les départs de Roms, sera-t-il plus sensible à l'appel sévère de la plus haute autorité du catholicisme qu'aux recommandations faites par la commission de l'Onu, ses représentants ont été catalogués par le gouvernement français comme appartenant à des pays qui n'ont aucun respect pour les droits de l'homme ? Les sarkozystes préfèrent jouer à la sainte nitouche. Mais où est donc passé Eric Besson, le ministre de l'immigration ? Le ministre de l'intérieur, quant à lui, s'est déclaré disposé à recevoir le cardinal Vingt-trois. Car, ce «chahut de prêtres» pourrait bien enfoncer Nicolas Sarkozy qui, en plus de sa perte de vitesse dans les sondages d'opinion, perdrait l'électorat catholique. Ce, à force de vouloir gagner celui de la droite, via ses menaces postées à partir du Cap Nègre. Le «dernier roi de France» n'est qu'au début de la contestation politico-religieuse, le pire l'attend à la Rochelle, où la gauche en général et le parti socialiste en particulier commencent à affuter leurs couteaux. En attendant que Martine Aubry dresse l'échafaud au bord de mer, ses «ennemis politiques», restés à Paris, se chargent eux de tresser la corde. D'abord les villepinistes, qui par la voix de leur sage maître, évoquent cette tache de honte sur le drapeau tricolore. Pis, Christine Boutin, qui passe mieux à la télé après son relooking, envisage de claquer la porte de l'UMP, la majorité présidentielle le serait à présent que virtuellement. Forcés à la gâchette facile contre les étrangers qui seraient à l'origine de tous les maux, dont souffre gravement la France, à l'ère du sarkozysme, les préfets vont-ils un jour en avoir marre de toutes ces directives politiciennes que ramènent en masse le mistral et la tramontane ? Un directeur de police a déjà craqué tant il est difficile de mettre en œuvre la circulaire de Brice Hortefeux fixant les modalités d'évacuations des Roms, aussi Européens que les Français eux-mêmes. Quant aux 300 euros par tête de Rom, qui est en son droit de quitter le territoire français un laps de temps puis d'y retourner comme «sou neuf», le haut fonctionnaire restera dubitatif. Il l'aurait été beaucoup plus si la question sur la réélection du président en 2012 lui avait été posée.