Si le problème de la disponibilité de lait pasteurisé connaît de grandes lacunes au niveau des régions du nord, la situation est beaucoup plus complexe au Sud. Le sachet de lait pasteurisé est distribué une fois par mois à ces populations et la qualité laisse à désirer. Le prix est fixé, quant à lui, à 45 voire à 50 dinars le litre, soit le double de son tarif soutenu par les pouvoirs publics. Une situation qui pénalise sérieusement la population où le lait constitue un aliment essentiel, voire indispensable. Le manque flagrant des unités de production locale est à l'origine de cette situation. A Adrar, la seule unité qui vient d'être ouverte après quatre ans de travaux de construction n'est toujours pas opérationnelle. La raison évoquée par le propriétaire de cette usine, Sarl Adrar lait, est le manque de poudre de lait. «J'ai déposé mon dossier pour avoir la poudre de lait avant l'arrivée du mois sacré car j'ai prévu de commencer la production le premier jour du Ramadhan. L'Onil m'a informé que la poudre de lait n'est pas disponible et que je devais attendre un peu pour avoir un quota», nous dira Abdenour Sebaihi, propriétaire de cette usine. La capacité de production de cette unité est estimée à 5000 litres/heure. Un investissement colossal a été effectué dans cette nouvelle usine dont la construction et l'équipement a nécessité la mobilisation d'un montant de huit milliards de centimes. «L'investissement a été fait sur mes fonds propres avec une aide de la direction des services agricoles d'Adrar», nous dira M. Sebaihi. Depuis le dépôt du dossier, cet investisseur n'a obtenu aucune réponse. «Cela fait deux semaines que j'attends une réponse ou une convocation mais je n'ai rien reçu encore. Mes camions transportant la poudre de lait sont stationnés à Alger, j'attends juste le feu vert pour prendre la quantité qui me sera accordée et entamer la production», a-t-il précisé. Notre interlocuteur affirme que la région ne dispose d'aucune unité de production de lait pasteurisé ni publique ni privée. «C'est la première qui devrait être opérationnelle. Ces blocages nous ont retardés», a-t-il souligné. Notre interlocuteur affirme que la région est approvisionnée par un distributeur privé qui ramène une petite quantité de lait mensuellement à partir de la wilaya de Ghardaïa. «Le sachet est cédé à 50 dinars, c'est extrêmement cher pour la majorité de la population», dira M. Sebaihi, qui espérait que cette nouvelle unité approvisionne toute les régions du Sud.