Les émirs du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) doivent-ils se réjouir de l'obtention d'une rançon versée par l'Espagne en contrepartie de la libération de ses deux citoyens, enlevés par cette organisation terroriste, ou pleurer Abdelmoumen Rachid, abattu par l'ANP dans la wilaya de Tizi Ouzou ? L'expérience démontre que le GSPC a déjà perpétré des massacres ciblant des civils, après l'élimination de plusieurs de ses émirs, et d'écrire, dans des communiqués de cette organisation terroriste, que ces attentats ont été commis pour «venger» ces chefs terroristes. Ce qui n'est pas forcément une vérité, puisque ce que cherchent les émirs de cette organisation, dont Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, c'est d'éviter que de telles opérations militaires qui ont prouvé leur efficacité ne soient reproduites par l'ANP. Ces émirs craignent qu'ils soient les prochaines cibles, surtout que cette opération a été menée de façon très intelligente, se basant sur un travail de renseignements irréprochable, faisant que cette action soit totalement imprévue par Abou Mossaâb Abdelouadoud et ses acolytes. Les émirs du GSPC ne disposant donc d'aucune alternative pour échapper à ces attentats, sauf celle du chantage et de menacer de cibler la population si l'ANP poursuit la mise hors d'état de nuire des chefs terroristes. Un pas que les chefs du GSPC n'ont pas hésité à franchir, sans accorder la moindre importance à la vie humaine. L'élimination, en 2007, par l'ANP, d'une dizaine de chefs terroristes qui se trouvaient à bord d'un fourgon, dans la wilaya de Tizi Ouzou, constituant un coup dur pour le GSPC, a été suivie par les attentats du 11 septembre de la même année, faisant des dizaines de victimes parmi les passants et autres, avec, rappelle-t-on, un communiqué revendicatif de cette organisation terroriste qui avait menacé de perpétrer d'autres attentats si l'ANP persistait à mettre ses émirs hors d'état de nuire. Le GSPC a clairement fait comprendre qu'il continuerait à cibler les civils si l'ANP poursuivait ses opérations contre ses émirs, ce qui constitue ni plus ni moins qu'un odieux chantage dont le but est de sauver la vie de ces émirs. Ce qui inciterait, avec l'élimination récente de Abdelmoumen Rachid, ex-émir de la zone Centre du GSPC, à la vigilance afin de mettre en échec toute éventuelle tentative d'attentat terroriste destiné à oublier cette défaite et ralentir les actions militaires. Le GSPC pourrait, par là, tenter de faire croire à la presse étrangère que ses capacités de nuisance sont intactes en Algérie. C'est ainsi que l'ANP et les services de sécurité ont étudié toutes les probabilités, afin de tenter de mettre en échec toute éventuelle tentative d'attentat terroriste, notamment au cours du mois sacré, par la prise de certaines mesures, dont le renforcement des barrages, leur dotation en matériels détectant les matières explosives et les armes, en nombre plus élevé, et l'intensification des actions de recherche des véhicules volés.